Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 19/02/1987

M. Paul Loridant attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur un probable dérapage des prix au cours du premier trimestre 1987. En effet, une série de facteurs défavorables a joué ou joue actuellement sur les prix : 1° Le prix du pétrole a gagné plus de quatre dollars en un mois et, dans le même temps, le Gouvernement a augmenté la taxe intérieure sur les produits pétroliers ; 2° Le froid a renchéri temporairement le prix de tous les produits frais au cours du mois de janvier : 3° Le réaménagement monétaire risque également de pousser à la hausse les prix des produits importés ; 4° La libération des prix - processus achevé en décembre 1986 - est source de dérapages dans les services notamment. A titre indicatif, des relevés effectués entre octobre et décembre 1986 dans le département de l'Essonne ont révélé des hausses anormalement élevées de certains tarifs de services. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour lutter contre l'inflation s'il s'avérait que les résultats du premier trimestre rendent les objectifs du Gouvernement pour 1987 difficiles à atteindre.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 09/04/1987

Réponse. -Les objectifs du Gouvernement en matière d'inflation pour 1987 ont été révisés pour tenir compte de la progression élevée des prix en janvier, résultant essentiellement de la hausse des cours du pétrole, et aussi de la vague de froid, des mouvements sociaux et de certains relèvement des prix des prestations de services. Ils sont désormais fixés à 2,4 p. 100 en glissement sur l'année et à 2,5 p. 100 en moyenne. Ils peuvent être atteints dans la mesure où les facteurs de hausse qui se sont manifestés de façon concomitante au mois de janvier devraient cesser d'agir dès le mois de février : les produits pétroliers ont sensiblement baissé ; les circonstances climatiques et sociales défavorables ont été temporaires ; les prix des services devraient progresser beaucoup moins rapidement qu'en janvier. Cette évolution, spontanément favorable, sera accompagnée par une politique d'ensemble appropriée, qui se caractérise par la maîtrise des coûts salariaux et le retour aux grands équilibres macro-économiques : réduction du déficit budgétaire, maintien de la croissance de la masse monétaire dans des limites calculées sur des bases strictes. Par ailleurs, les prix des produits et services susceptibles de connaître des évolutions excessives font l'objet d'une observation attentive, en vue notamment de déceler les éventuelles atteintes à la concurrence. Celles-ci seront santionnées en application de l'ordonnance n° 86-1243 du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence. Une action d'information a été entreprise auprès de tous les partenaires concernés, producteurs, ditributeurs et consommateurs, en vue de mettre en lumière la nécessité pour les vendeurs de faire preuve de modération dans la fixation des prix, pour les acheteurs de faire jouer la concurrence. Dans ce sens, le nouveau secrétaire d'Etat chargé de la consommation et de la concurrence a eu en particulier pour tâche de renforcer l'action en faveur de l'information des consommateurs, notamment par la publicité des prix, et de développer, avec la mise en place des comités départementaux de la consommation, la connaissance de la formation des prix et le dialogue des partenaires économiques, indispensable à la poursuite de la désinflation en France. Les résultats de l'indice des prix du mois de février (0,1 à 0,2 p. 100) permettent de penser que la hausse intervenue au cours de cette période est ponctuelle. L'ensemble des instituts d'observation économique indépendants considèrent au demeurant que les données fondamentales de l'économie française en 1987 sont favorables à la poursuite du mouvement de désinflation.

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