Question de M. BRIVES Louis (Tarn - G.D.) publiée le 07/05/1987

M. Louis Brives rappelle à M. le Premier ministre combien l'opinion publique a été traumatisée par le très grave accident de Tchernobyl survenu l'an dernier. D'autres incidents dont la gravité n'est évidemment pas comparable préoccupent vivement nos concitoyens, entre autres, les problèmes de fonctionnement constatés récemment à Tricastin et à Creys-Malville. Il n'est pas exclu que ce qui n'est qu'incident de fonctionnement peut être révélateur de problèmes plus sérieux. Les citoyens voient, de surcroît, relater à la télévision des faits troublants, en particulier, la destruction dans certains pays de denrées de la chaine alimentaire polluées par les retombées radio-actives de Tchernobyl. Une connaissance de la radio-activité qui ne prête pas à contestation et la nature des mesures à prendre éventuellement sont donc très importantes. La saisie des données par l'administration d'une part, le traitement de l'information vis-à-vis du grand public d'autre part, semblent pouvoir être améliorés, entre autres, par la sensibilisation des élus et pas seulement de ceux qui représentent les zones situées dans les alentours immédiats des installations nucléaires. En outre, en cas de retombées graves à l'extérieur des installations en cause, sans méconnaître les efforts faits dans ce sens, il semble que les moyens habituels de la protection civile peuvent être encore améliorés. Enfin, la rapidité de réactions, par suite d'un grave accident, est primordiale ; or, l'intervention parallèle de plusieurs ministères dans ce cas ne paraît pas constituer un gage d'efficacité optimale. Ainsi, il aimerait connaître les mesures que compte mettre en place le Gouvernement pour faire face, dans les meilleures conditions, à toute éventualité sans, cependant, engendrer de craintes excessives dans la population . - Question transmise à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme.

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Transmise au ministère : Industrie


Réponse du ministère : Industrie publiée le 26/11/1987

Réponse. -Le Gouvernement s'efforce d'améliorer l'information des Français sur le nucléaire. Ainsi un service Minitel Magnuc a été créé, les exploitants nucléaires ont été invités à être disponibles pour toute demande du public, et bien sûr des élus. Les présidents de commissions locales d'information sont réunis régulièrement par le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme. Le Conseil supérieur de sureté nucléaire a vu ses missions élargies à l'information. Six professionnels de l'information en sont devenus membres. Il comporte aussi des élus, des scientifiques, des représentants de syndicats, d'associations et des professionnels de la communication. Ses avis seront rendus publics. Une cellule d'information, placée sous l'égide du ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme, peut être actionnée instantanément en cas de crise. Quant aux mesures de la radioactivité, le dernier comité interministériel de la sécurité nucléaire a demandé au ministre chargé de la santé de proposer une réorganisation des procédures de mesure et de contrôle de la radioactivité qui continue à garantir un niveau scientifique élevé et incontestable aux mesures effectuées mais qui multiplie le nombre d'organismes agréés pour ces mesures. Autant de décisions qui vont dans le sens d'une meilleure information de tous dans le domaine nucléaire. En ce qui concerne la protection civile, la récente loi relative en particulier à l'organisation de la sécurité civile prouve, à un moment où de graves accidents industriels (Tchernobyl, pollution du Rhin par les usines Sandoz) ont sensibilisé l'opinion publique, la volonté du Gouvernement de remédier à certaines lacunes que les accidents récents et les sinistres de l'an dernier ont révélé : une organisation de secours parfois défectueuse, une coordination des moyens souvent insuffisante, enfin une information préalable du public qui est quelquefois négligée. La loi définit les principes d'une nouvelle organisation de la sécurité civile. Elle précise tout d'abord quelles sont les autorités compétentes en matière de sécurité civile : le ministre chargé de la sécurité civile puis, à un échelon intermédiaire entre l'Etat et le département, le préfet du département où se trouve le siège de la zone de défense, enfin, le représentant de l'Etat dans le département. La loi donne une nouvelle définition des plans d'organisation des secours, les plans Orsec. Elle distingue le plan Orsec national déclenché par le Premier ministre, les plans Orsec de zones déclenchés par le préfet du département siège de la zone de défense et les plans Orsec départementaux déclenchés par le représentant de l'Etat dans le département. Les plans Orsec ne sont qu'une catégorie dans l'ensemble des plans de secours. La loi prescrit aussi les plans particuliers d'intervention (P.P.I.) qui précisent les mesures à prendre aux abords des installations ou ouvrages dangereux. Enfin,la question fait état des difficultés d'organisation interministérielles que risquerait de provoquer un grave accident nucléaire. Il est vrai qu'un grand nombre de services de l'Etat seraient amenés à agir : que ce soit au ministère de l'intérieur sur des problèmes de protection civile, au ministère chargé de l'industrie sur la sûreté des installations, au ministère de la santé s'agissant de la protection sanitaire, aux ministères de l'agriculture et des finances en ce qui concerne la qualité des denrées alimentaires, au ministère des affaires étrangères pour la liaison avec les pays voisins. Le dispositif applicable en cas d'incident nucléaire s'inspire directement des principes directeurs suivant lesquels est organisée la sécurité nucléaire dans notre pays : 1) une définition précise des responsabilités de chacun : celle des exploitants comme celles des pouvoirs publics, qu'il s'agisse des instances ministérielles ou des autorités départementales ; 2) une coordination interministérielle assurant une cohérence des dispositions adoptées et multipliant l'efficacité de chacun des intervenants ; 3) une information claire et précise du public, des populations et des élus concernés le cas échéant par un éventuel accident. C'est dans l'esprit de ces principes qu'ont été notamment rédigés les textes de base concernant la coordination de l'action des pouvoirs publics et l'information du public et des médias, en cas d'incident ou d'accident concernant la sécurité nucléaire. A cet effet, il convient de rappeler qu'au plan local, l'exploitant nucléaire, responsable de l'installation qu'il a créée, déclencherait, en cas de situation incidentelle ou accidentelle, le plan d'urgence interne (P.U.I.) qui vise à replacer l'installation dans un état sûr et à limiter les conséquences de l'incident ou de l'accident. Aux termes d'une convention d'information, il appartiendrait au chef d'établissement d'informer le commissaire de la République de l'incident ou de l'accident et de son évolution prévisible. En application de sa mission générale en matière de sécurité des personnes et des biens, le commissaire de la République mettrait en oeuvre le plan particulier d'intervention (P.P.I.) propre à l'installation nucléaire concernée par un éventuel accident. L'efficacité des dispositifs de coordination en cas de crise est éprouvée lors d'exercices dont les plus importants sont organisés par le secrétariat général du comité interministériel de sécurité nucléaire : le dernier en date a eu lieu au mois de mai et imaginait un très grave accident à la centrale de Paluel. L'ensemble des administrations concernées ont été mobilisées. Cet exercice a démontré un bon fonctionnement d'ensemble du dispositif. ; dispositif applicable en cas d'incident nucléaire s'inspire directement des principes directeurs suivant lesquels est organisée la sécurité nucléaire dans notre pays : 1) une définition précise des responsabilités de chacun : celle des exploitants comme celles des pouvoirs publics, qu'il s'agisse des instances ministérielles ou des autorités départementales ; 2) une coordination interministérielle assurant une cohérence des dispositions adoptées et multipliant l'efficacité de chacun des intervenants ; 3) une information claire et précise du public, des populations et des élus concernés le cas échéant par un éventuel accident. C'est dans l'esprit de ces principes qu'ont été notamment rédigés les textes de base concernant la coordination de l'action des pouvoirs publics et l'information du public et des médias, en cas d'incident ou d'accident concernant la sécurité nucléaire. A cet effet, il convient de rappeler qu'au plan local, l'exploitant nucléaire, responsable de l'installation qu'il a créée, déclencherait, en cas de situation incidentelle ou accidentelle, le plan d'urgence interne (P.U.I.) qui vise à replacer l'installation dans un état sûr et à limiter les conséquences de l'incident ou de l'accident. Aux termes d'une convention d'information, il appartiendrait au chef d'établissement d'informer le commissaire de la République de l'incident ou de l'accident et de son évolution prévisible. En application de sa mission générale en matière de sécurité des personnes et des biens, le commissaire de la République mettrait en oeuvre le plan particulier d'intervention (P.P.I.) propre à l'installation nucléaire concernée par un éventuel accident. L'efficacité des dispositifs de coordination en cas de crise est éprouvée lors d'exercices dont les plus importants sont organisés par le secrétariat général du comité interministériel de sécurité nucléaire : le dernier en date a eu lieu au mois de mai et imaginait un très grave accident à la centrale de Paluel. L'ensemble des administrations concernées ont été mobilisées. Cet exercice a démontré un bon fonctionnement d'ensemble du dispositif.

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