Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 08/10/1987

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le Premier ministre sur le problème de la présence française dans les grands organismes internationaux. La Banque mondiale semble avoir pris des mesures tendant à diminuer le nombre de nos compatriotes et aurait prévu de supprimer sa représentation pour l'Europe, à Paris. Par ailleurs, à la Commission de Bruxelles, M. Emile Noël, secrétaire général, doit prendre sa retraite, et son remplacement paraît devoir être assuré par un étranger. En l'espace de trois ans, nous aurons perdu à Bruxelles le secrétaire général et le porte-parole de la Commission. Cette tendance se retrouve-t-elle dans d'autres organismes et ne serait-il pas nécessaire de prévoir des mesures et des compensations pour notre pays. D'après une récente enquête, certains grands pays industriels accorderaient beaucoup d'importance au maintien de leurs nationaux dans les organismes internationaux, cela dans un double but : maintien de l'emploi, d'une part, et, d'autre part, faciliter les contacts et retombées économiques par la présence, dans la hiérarchie, de nationaux susceptibles d'aider à l'information et à la tractation de contrats.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 26/11/1987

Réponse. -Le niveau de la présence française aux échelons de responsabilité les plus élevés des organisations internationales intergouvernementales revêt incontestablement une importance qui justifie la vigilance constante du Gouvernement. La détention de ces postes constitue, en effet, un enjeu essentiel non seulement sur le plan économique, mais également pour la défense du rayonnement culturel de notre pays sur la scène internationale. La perte de tel ou tel poste, aussi prestigieux soit-il, signalé par l'honorable parlementaire, ne peut à elle seule être significative d'une évolution défavorable de nos positions qui doivent, nécessairement, être appréciées dans leur ensemble. A cet égard, les statistiques disponibles font apparaître globalement, pour la période récente, un maintien voire un renforcement de la présence française aux postes de responsabilité - plus de 100 actuellement occupés par nos compatriotes. Ainsi, en août 1987, dix-huit d'entre eux se trouvaient placés à la tête d'organisations. Ce nombre, comparé aux données précédentes (dix-huit en 1985, dix-neuf en 1986), marque une stabilité de nos positions au sommet des hiérarchies. De même, l'effectif des Français occupant des emplois du niveau de directeur ou de chef de service - n° 2 et n° 3 dans l'organisation - s'est maintenu au cours des dernières années malgré de nombreux départs. Cette situation favorable ne doit pas, bien entendu, conduire à relâcher les efforts développés pour améliorer notre présence dans les instances de direction. Les politiques de réduction des effectifs dans lesquelles se trouvent engagées de nombreuses organisations et l'émergence de nouveaux Etats ne peuvent, en effet, qu'accroître encore l'âpreté de la compétition internationale pour l'exercice des responsabilités au plus haut niveau dans les institutions internationales. Le Gouvernement suit avec attention les mouvements de personnel qui seraient de nature à affecter notre influence dans ces dernières et, en particulier, dans celles citées par l'auteur de la question.

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