Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 14/07/1988

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre des transports et de la mer quelle importance le Gouvernement accordera à la politique d'infra-structures portuaires, routières et fluviales à un moment où viennent s'intensifier les échanges et la circulation des biens et des personnes. Avec l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans la Communauté européenne, et les perspectives de réalisation du tunnel sous la Manche, notre pays voit ses possibilités se développer dans le domaine des transports.

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Réponse du ministère : Transports publiée le 05/01/1989

Réponse. - La mise en oeuvre du grand marché européen et la construction du tunnel sous la Manche, venant après l'entrée de l'Espagne dans la Communauté, vont engendrer une augmentation des relations entre la France et ses voisins. Dans cette perspective, le Gouvernement entend mener une politique active en matière d'infrastructures, afin de porter le réseau à un niveau correspondant aux besoins. Dans le secteur portuaire, deux types d'actions seront entreprises ou poursuivies : en vue de reconquérir des parts de marché dans le trafic de conteneurs entre l'Amérique et l'Europe du Nord, des investissements sont effectués à Dunkerque et surtout au Havre, où la construction du port rapide aval évitera aux porte-conteneurs le franchissement d'une écluse et permettra d'accentuer l'augmentation d'activité enregistrée en 1987 et 1988 ; par ailleurs, grâce aux travaux d'approfondissement qui se poursuivent à Rouen et à Bordeaux, des navires de taille plus importante pourront accéder à ces ports. En ce qui concerne la desserte routière des ports français, les insuffisances actuelles ont été prises en compte : les nouvelles liaisons autoroutières prévues dans le schéma directeur routier national permettront de désenclaver la façade maritime de notre pays. De manière générale, le Gouvernement fera un effort tout particulier en faveur de la modernisation des infrastructures routières. Les nouvelles autoroutes et voies qui en assurent la continuité retenues par le schéma directeur routier national sont destinées à mieux relier les métropoles de province entre elles et à l'Europe par des liaisons évitant Paris et à compléter les axes d'échange avec l'Europe du Sud, notamment grâce au classement en grande liaison d'aménagement du territoire de l'itinéraire Pau-col du Somport. Dans le même sens, l'élargissement de l'autoroute A 9 entre Nîmes et Narbonne se poursuit afin de faire face à l'afflux de trafic en provenance ou à destination de l'Espagne. Par ailleurs, la construction du tunnel sous la Manche s'accompagne d'un important volet d'investissements routiers dont l'engagement sera accéléré en 1989. Enfin, pour éviter tout hiatus dans nos grandes liaisons autoroutières, le comité interministériel d'aménagement du territoire (C.I.A.T.) a adopté le 17 novembre 1988 un programme autoroutier complémentaire ayant pour objectifs d'assurer la cohérence de la programmation des grandes liaisons autoroutières et de compléter le maillage du réseau autoroutier pour renforcer son rôle au profit de l'aménagement du territoire. Les actions entreprises dans ce cadre répondront au voeu de nombreuses régions encore mal desservies, qui demandent avec insistance leur désenclavement dans la perspective du marché européen. L'effort de l'Etat est considérable et à la mesure des nécessités : le C.I.A.T. du 17 novembre a, en effet, prévu qu'une enveloppe globale de 23,5 milliards de francs serait consacrée aux infrastructures routières sur la durée de Xe Plan. Enfin, en ce qui concerne le transport fluvial, une réflexion sur les possibilités de financement a été menée par Mme Chassagne dans la perspective de l'ouverture du marché européen. Des décisions devront être prises au vu de cette étude sur les objectifs à atteindre en matière de remise en état et d'extension du réseau de voies navigables. Une meilleure prise en compte par tous les participants des intérêts multiples de la voie d'eau devrait permettre une approche renouvelée des modalités de financement et un examen de toutes les possibilités de contribution de ses bénéficiaires directs et indirects. ; contribution de ses bénéficiaires directs et indirects.

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