Question de M. VALLON Pierre (Rhône - UC) publiée le 04/08/1988

M. Pierre Vallon attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur les préoccupations exprimées par les éleveurs de lapins de la région Rhône-Alpes face à la dégradation persistante des cours lesquels sont dans la très grande majorité des cas insuffisants pour rentabiliser ces exploitations. Il lui demande de lui préciser les dispositions que le Gouvernement envisage de prendre visant à porter remède à cette situation fort inquiétante qui risque de se traduire à très court terme par la disparition pure et simple de nombreux élevages.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 03/11/1988

Réponse. - La production estivale de lapins de chair, traditionnellement plus élevée en cette période, a révélé cette année le déséquilibre structurel croissant de l'offre et de la demande dans cette filière. Ainsi les augmentations des abattages contrôlés de 3 p. 100 en 1987 par rapport à 1986 puis de 4,9 p. 100 au cours des cinq premiers mois de 1988 par rapport à 1987 sont à rapprocher de l'évolution de la consommation qui a diminué, durant ces mêmes périodes, respectivement de 3 p. 100 et de 0,2 p. 100. Les importations ne représentent pas plus de 12 p. 100 en volume de la production estimée et leur augmentation sensible de 530 tonnes durant le premier semestre de 1988 (+ 10 p. 100) est à attribuer à l'augmentation des arrivages de produits congelés chinois (+ 1 200 tonnes soit + 58 p. 100 par rapport à la même période de 1987) principalement à usage des collectivités, donc peu concurrentiels des lapins français. Par ailleurs, on peut constater une diminution des importations de carcasses fraîches de lapins, originaires des pays de l'Est (Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) qui représentaient 2 394 tonnes à la fin du premier semestre 1987 et seulement 1 484 tonnes pour la même période en 1988 (soit - 910 tonnes et - 38 p. 100 par rapport à la même période de 1987). La conséquence du déséquilibre entre l'évolution des abattages contrôlés et celle de la consommation des ménages a été une chute des prix de gros et une rupture des engagements contractuels entre les agents économiques. Les négociations engagées sous l'égide du ministère de l'agriculture ont permis de rétablir le dialogue entre les familles professionnelles et d'envisager la mise en place progressive d'actions structurelles bénéficiant à l'ensemble des opérateurs de la filière. Notamment les pouvoirs publics ont décidé, en accord avec les familles professionnelles, de ne plus publier la cotation du lapin en carcasse de Rungis, dont la référence était contestée par les opérateurs qui s'en servaient pour fixer le niveau des transactions. La mise en place d'une cotation plus représentative est à l'étude dans mes services avec la participation des professionnels. L'organisation communautaire de marché pour ce secteur prévoit une libre régulation par les mécanismes du marché, sans autre intervention publique. La filière doit donc utiliser au mieux les lois économiques régissant les rapports de l'offre et de la demande. Ainsi il est de la responsabilité des agents économiques d'éviter qu'une situation semblable à celle de ces derniers mois ne se reproduise.

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