Question de M. POURCHET Jean (Doubs - UC) publiée le 13/10/1988

M. Jean Pourchet appelle l'attention de M. le ministre du commerce extérieur sur les mauvais résultats de notre commerce extérieur au mois d'août 1988 : 9 milliards de francs de déficit en données corrigées des variations saisonnières. Il lui indique que ce chiffre est sans précédent depuis 1983. Il lui rappelle que la dégradation de notre balance commerciale est due à une très forte accélération des importations résultant d'un accroissement de la demande intérieure, tant ce qui concerne les biens d'équipement que les biens de consommation. Les importations ont en effet enregistré une poussée de 13,5 p. 100 en valeur par rapport à juillet dernier, alors que dans le même temps nos exportations restaient stables. Il lui demande dès lors de bien vouloir lui indiquer les perspectives de redressement de notre balance commerciale à court et à moyen terme.

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Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 22/12/1988

Réponse. - L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre du commerce extérieur sur les mauvais résultats de notre commerce extérieur au mois d'août 1988, et lui demande de bien vouloir lui indiquer les perspectives de redressement de notre balance commerciale à court et à moyen terme. En premier lieu, il convient de signaler que le mois d'août constitue régulièrement un mois atypique. Les échanges du mois d'août sont traditionnellement réduits, ce qui entraîne plusieurs effets. Le calcul des coefficients de correction des variations saisonnières (C.V.S.) est fait dans des conditions plus fragiles que pour les autres mois. Le taux de correction est plus important. L'application de ces coefficients de C.V.S. plus importants sur des montants bruts plus faibles que d'habitude, puisque les volumes des échanges sont réduits, conduit à des variations optiquement plus importantes que celles portant sur les mois de plus fort trafic. Ainsi, la C.V.S. avait joué dans un sens favorable en août 1987, elle creuse cette année notre déficit de 6 milliards de francs. En second lieu, il faut remarquer que si le chiffre d'août exprimé en C.V.S. constitue effectivement le plus mauvais résultat depuis janvier 1983, les résultats bruts donnent un éclairage différent. Les trois quarts de l'écart entre données brutes et C.V.S. sont localisés sur le seul poste des demi-produits dont le solde brut de + 0,6 milliard de francs est " corrigé " à - 4,3 milliards de francs. En définitive, aujourd'hui que sont connus les résultats équilibrés du mois de septembre (0,4 milliard de francs), il convient d'apprécier à leur juste valeur les résultats mensuels. En effet, le solde mensuel fluctue de plus ou moins quatre milliards de francs autour de sa tendance, et sort même une fois sur dix environ de cette fourchette. Il convient donc, pour observer une tendance, de se rapporter au moins à une période trimestrielle, les résultats d'un mois étant fréquemment infirmés par ceux du mois suivant. Si, comme l'indique l'honorable parlementaire, nos importations ont plus augmenté que nos exportations au mois d'août et septembre, alors que les importations, elles, diminuent de 0,3 p. 100. A court terme, le déficit commercial français devrait se stabiliser en fin d'année à un niveau sensiblement égal ou inférieur à celui de 1987, correspondant à un déficit mensuel moyen de - 2 à - 3 milliards. Cette stabilisation devrait se confirmer en 1989, notamment en raison du ralentissement de l'investissement en biens d'équipement qui, l'heure actuelle, creuse encore notre déficit. L'O.C.D.E. (Organisation de coopération et de développement économique) prévoit en outre une amélioration des parts de marché françaises à l'exportation pour 1989.

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