Question de M. BESSE Guy (Indre - G.D.) publiée le 02/02/1989

M. Guy Besse attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur l'augmentation importante des buses et des dégâts qu'elles commettent aux basses-cours et au gibier, notamment pendant la période de reproduction. Cette situation, signalée depuis plusieurs années par la fédération départementale des chasseurs, de la chambre d'agriculture et des groupements d'intérêts cynégétiques, ne fait qu'empirer dans le département de l'Indre. Il semble qu'il serait souhaitable que les organismes qui ont obtenu la préservation de cette espèce, et qui, à cause de la protection dont elle fait l'objet, prolifère, en assurent la régulation. En tout état de cause, ce qui se passe dans l'Indre doit concerner d'autres départements de France et il serait souhaitable que des mesures soient envisagées afin que, par exemple, la destruction des buses surnuméraires soit autorisée aux gardes assermentés et aux lieutenants de louveterie. Il lui demande s'il est dans sesintentions de revoir ce phénomène préoccupant.

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Transmise au ministère : Environnement


Réponse du ministère : Environnement publiée le 29/06/1989

Réponse. - Il est tout à fait logique de penser que le degré de protection d'une espèce puisse évoluer avec son statut biologique. L'application pratique de ce principe ne saurait cependant intervenir sans que soient avérées de sérieuses raisons. En ce qui concerne la buse, il convient d'abord de rappeler qu'en matière de rapaces les confusions sont fréquentes, la distinction des espèces étant difficile ; c'est ainsi que sont souvent appelés " buses " d'autres rapaces de taille moyenne, notamment busards, autours, bondrées. Indépendamment de ce facteur, l'idée d'une prolifération des buses doit être accueillie avec beaucoup de prudence ; il s'agit le plus souvent de rassemblements hivernaux temporaires d'oiseaux en migration ; hormis ces cas, le comportement territorial des buses interdit toute concentration importante. Enfin, leur régime alimentaire a fait l'objet d'études poussées qui montrent que les mammifères gibier et les gallinacés sauvages ne représententque 1,5 p. 100 du total des prises ; encore s'agit-il vraisemblablement dans une partie des cas d'animaux affaiblis. Ainsi, s'il est vrai que les apparentes proliférations de buses ainsi que le danger que représenterait cette espèce pour les volailles et le gibier font périodiquement l'objet d'assez nombreuses interventions auprès de l'administration, tous les éléments actuellement connus semblent bien montrer, sauf preuve contraire, qu'elle n'occasionne pas de dommages justifiant une modification de son régime de protection.

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