Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 02/03/1989

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur le malaise qui s'étend chez les quelque 45 000 enseignants concernés, à divers titres, pour la géographie, et sur les commissions de réflexion installées à ce propos, ainsi que certaines déclarations affirmant que la géographie n'est plus une science, que la géographie physique est mal enseignée, etc., sans oublier l'idée avancée de séparer géographie humaine et géographie physique. A cela s'ajoute la crainte éprouvée par certains enseignants que l'expression " sciences humaines et sociales ", remplaçant toute référence à l'histoire-géographie, ne débouche sur ce que certains ont déjà qualifié de " hachis parmentier " ou " salmigondis ". Bref, il demande que ces bruits, plus ou moins fondés, fassent l'objet d'un démenti formel ou d'une proposition de principe de sa part face au problème soulevé.. et que nos enfants et petits-enfants sachent à peu près où ils sont . et que l'histoire leur demeure compréhensible.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/04/1989

Réponse. - Le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports a décidé d'engager une vaste réflexion sur les contenus d'enseignement pour tenter de déterminer à chaque niveau d'enseignement et pour chaque matière les connaissances exigibles des élèves en évitant toute surchage inutile dans ce domaine et en insistant sur l'acquisition de méthodes de travail et de raisonnement. Dans ce but, un certain nombre de commissions de réflexion ont été mises en place notamment en histoire-géographie et en sciences de la terre et de l'univers, présidées respectivement par M. Philippe Joutard, professeur à l'université d'Aix-Marseille et M. René Blanchet, professeur à l'université de Brest. Ces commissions sont composées d'universitaires, d'enseignants et de représentants de l'inspection générale de l'éducation nationale. Il convient de préciser que les commissions disposent d'une entière liberté et que les pistes de réflexion qu'elles peuvent être amenées à suivre ne présentent aucun caractère officiel et ne préjugent pas des orientations qui seront arrêtées ultérieurement par le ministre. En tout état de cause, il va de soi que l'enseignement de la géographie n'est aucunement menacé de disparition. Parallèlement à l'effort de recherche des commissions, seront organisés des colloques régionaux qui discuteront des contenus des enseignements. Y participeront tous les partenaires du système éducatif : professeurs, instituteurs, étudiants, élèves, parents d'élèves, milieux socio-professionnels. Les leçons de ces colloques seront tirées au cours d'une réunion de synthèse qui se tiendra à Paris. De cette manière chacun sera informé et associé. La transparence sera assurée. A partir de là, un processus progressif de décision pourra être mis en oeuvre en respectant les concertations habituelles. Aucun changement ne pourra donc intervenir pour la rentrée 1989.

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