Question de M. DESCOURS Charles (Isère - RPR) publiée le 09/03/1989

M. Charles Descours attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur l'avenir de la biologie-géologie. La redéfinition des domaines d'enseignement engagée dans le cadre de la " modernisation du système éducatif " pourrait en effet avoir des conséquences néfastes sur l'enseignement de cette discipline. Biologie et géologie pourraient ne plus être enseignées par le même professeur. Ce qui entraînerait une réduction conséquente du nombre de postes de sciences naturelles dans l'enseignement secondaire. Par ailleurs, la séparation en deux domaines d'enseignement pourrait conduire à une optionnalisation de la biologie et de la géologie, voire une suppression de fait de l'une ou de l'autre à plus ou moins courte échéance. Or il apparaît très clairement qu'une même approche méthodologique est nécessaire pour la connaissance de deux concepts culturels fondamentaux (mémoire de la terre et mémoire de la vie). De plus, la nécessité d'une présence continue sur tout le cursus scolaire rend impossible l'éparpillement des différentes sciences de ce domaine de formation sur des plages trop petites ou discontinues qui empêchent toute imprégnation et appropriation progressive par l'enfant et l'adolescent. Il lui demande par conséquent de bien vouloir prendre en considération, pour la redéfinition des champs disciplinaires que la similitude des approches et des méthodes utilisées, et leurs implications dans de nombreux problèmes concernant l'homme, constituent un seul domaine d'enseignement que les spécialistes et les enseignants ont d'ailleurs toujours soutenu, comme l'ont aussi fait l'Académie des sciences et les plus hautes personnalités scientifiques.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 27/04/1989

Réponse. - Le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports a décidé d'engager une vaste réflexion sur les contenus d'enseignement pour tenter de déterminer à chaque niveau d'enseignement et pour chaque matière les connaissances exigibles des élèves en évitant toute surcharge inutile dans ce domaine et en insistant sur l'acquisition des méthodes de travail et de raisonnement. Dans ce but, un certain nombre de commissions de réflexion ont été mises en place notamment en biologie et en sciences de la terre et de l'univers, présidées respectivement par M. Hubert Condamines, professeur à l'université de Paris, et M. René Blanchet, professeur à l'université de Brest. Ces commissions sont composées d'universitaires, d'enseignants et d'inspecteurs généraux qui y participent à titre personnel et non en tant que représentants d'une quelconque institution. Il convient de préciser que les commissions disposent d'une entière liberté et que les pistes de réflexion qu'elles peuvent être amenées à suivre ne présentent aucun caractère officiel et ne préjugent pas des orientations qui seront arrêtées ultérieurement par le ministre. En tout état de cause, il va de soi que l'enseignement de la biologie et de la géologie n'est aucunement menacé de disparition. Le travail de l'ensemble des commissions est coordonné par MM. François Gros et Pierre Bourdieu, professeurs au Collège de France, qui viennent d'élaborer un texte définissant les principes qui devraient à leur avis inspirer les manières de réformer les contenus et donc de guider le travail des commissions thématiques. Parallèlement à l'effort de recherche des commissions, seront organisés des colloques régionaux qui discuteront des contenus des enseignements. Y participeront tous les partenaires du système éducatif : professeurs, instituteurs, étudiants, élèves, parents d'élèves, milieux socio-professionnels. Les leçons de ces colloques seront tirées au cours d'une réunion de synthèse qui se tiendra à Paris. De cette manière chacun sera informé et associé. La transparence sera assurée. A partir de là, un processus progressif de décision pourra être mis en oeuvre en respectant les concertations habituelles. Aucun changement ne pourra donc intervenir pour la rentrée 1989.

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