Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 06/07/1989

M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre de la recherche et de la technologie sur la situation de la recherche dans l'industrie agroalimentaire française. En effet, l'industrie agroalimentaire française investit globalement 0,2 p. 100 de son chiffre d'affaires dans la recherche quand ses concurrentes étrangères, allemande, anglaise et hollandaise notamment, annoncent des statistiques évoluant autour de 0,6 p. 100. Plus grand encore est le fossé avec le secteur de la chimie de pointe, où le pourcentage grimpe à plus de 10 p. 100. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître sa position et les mesures qu'il compte prendre sur ce problème.

- page 1024


Réponse du ministère : Recherche publiée le 19/10/1989

Réponse. - L'importance économique de la filière agro-alimentaire est incontestable : elle représente un chiffre d'affaires de plus de 500 milliards de francs ; elle contribue fortement au rééquilibrage de nos échanges extérieurs ; l'alimentation représente 24 p. 100 de l'ensemble de la consommation des ménages. L'évolution rapide des besoins du marché et des modes de production rend encore plus nécessaires le progrès technologique et la recherche dans le secteur agro-alimentaire. C'est pourquoi, à l'issue du conseil des ministres du 7 juin 1989, le Gouvernement a arrêté les mesures suivantes : deux programmes orientés vers les entreprises agricoles et vers les entreprises de transformation alimentaire seront lancés : ils auront notamment pour objet de regrouper des entreprises, des centres techniques et des laboratoires privés et publics dans des actions de recherche commune ; de faciliter l'accès des entreprises aux travaux des laboratoires publics ; de développer au sein des organismes de recherche des projets à finalité industrielle ; des programmes de recherche prioritaires seront engagés dans le domaine de l'hygiène, de la sécurité alimentaire et de la maîtrise de la qualité des produits agricoles, en particulier avec l'Institut national de la recherche agronomique (I.N.R.A.), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), le Centre de coopération internationale de recherche agronomique pour le développement (C.I.R.A.D.), le Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts (Cemagref) et le Centre national d'études vétérinaires et alimentaires (C.N.E.V.A.) ; l'I.N.R.A. renforcera ses équipes de recherche dans les industries agro-alimentaires. Il se joindra à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (I.N.S.E.R.M.) et aux industriels pour créer des laboratoires communs de recherche sur la nutrition humaine ; un programme de recherche sur l'utilisation non alimentaire des produits agricoles sera lancé ; les formations par la recherche seront développées. Un encouragement particulier sera donné à la participation de chercheurs aux enseignements des formations supérieures pour l'agro-alimentaire. Enfin, il sera demandé aux organismes de recherche de mettre en place des moyens spécifiques pour favoriser le recrutement par les entreprises de chercheurs confirmés. Pour associer l'ensemble des industries aux enjeux du progrès technologique, un colloque Nicolas Appert, du nom de celui qui, en 1789, inventa le procédé de conservation par la chaleur, sera organisé chaque année pour faire le point des innovations de la filière agro-alimentaire. Un prix et des bourses récompenseront les travaux scientifiques et permettront d'accroître la formation par la recherche.

- page 1715

Page mise à jour le