Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 13/07/1989

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation d'un pays qui nous est cher, le Liban, et plus particulièrement des populations qui sont toujours sous les bombardements et sur la défense d'une civilisation dont nous sommes partie prenante. Au moment où la France prend la présidence de la C.E.E., ne serait-il pas opportun d'inciter les Douze à une opération destinée à ramener la paix dans ce pays menacé de destruction ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 28/09/1989

Réponse. - Le Gouvernement comprend et partage la préoccupation de l'honorable parlementaire face aux événements tragiques auxquels demeure confronté le Liban. Très longtemps seule parmi les puissances, la France s'est efforcée, dès le début de la crise de traduire en actes l'intérêt tout particulier qu'elle porte au Liban et à ses populations affrontrées à de nouvelles épreuves. Elle a multiplié les démarches auprès de toutes les parties libanaises concernées et auprès de la Syrie afin de les exhorter à cesser le feu et à renouer entre elles le dialogue indispensable à la restauration de l'Etat. Elle a apporté un appui actif aux efforts de la ligue arabe visant à rétablir la sécurité et à promouvoir un règlement politique. Elle s'est efforcée, enfin, de mobiliser la communauté internationale, les puissances, l'organisation des Nations unies et, naturellement, ses partenaires de la Communauté européenne. C'est ainsi à l'initiative de la France que les paysmembres de la Communauté européenne ont, dès le 20 mars, réitéré leur appui à l'unité et à la pleine souveraineté du Liban " hors de la présence de toute force non libanaise ". Ils ont appelé les parties au cessez-le-feu, ils sont intervenus auprès des autorités syriennes afin de les exhorter à se prêter à la recherche d'une solution politique. Parallèlement à l'action que nous avons nous-mêmes menée, les Douze ont soutenu les efforts engagés par la ligue arabe. Ils ont enfin décidé de prendre le relais de l'aide humanitaire que la France avait apportée aux populations libanaises. La France entend naturellement, au titre de la présidence du Conseil des Communautés européennes, poursuivre tant auprès de ses partenaires que, de concert avec eux, auprès des puissances et de la communauté internationale l'action de sensibilisation qu'elle a engagée afin que survive un Liban uni, indépendant, souverain et libre de toute présence non libanaise. Le constat d'impasse dressé le 31 juillet, par le comité des trois chefs d'Etat, marocain, saoudien et algérien, chargé par le sommet arabe de Casablanca de trouver une issue à la crise, témoigne de la nécessité d'une mobilisation accrue de la communauté internationale face à la menace qui pèse sur l'existence de l'un de ses membres. La France a, dès le 3 août, réaffirmé son soutien au comité tripartite ; elle a engagé ses partenaires des Douze à prendre position dans le même sens. Ils ont, le 4 août, appelé à la poursuite de l'action arabe et réaffirmé leur détermination à contribuer par tous les moyens aux efforts engagés pour une solution de paix au Liban. En tant que pays exerçant la présidence des Douze la France veillera à ce que cet engagement se traduise dans les faits afin de permettre au Liban de recouvrer pleinement son unité, son intégrité territoriale et sa souveraineté.

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