Question de M. VIRAPOULLE Louis (La Réunion - UC) publiée le 22/02/1990

M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire sur les faits suivants : le mardi 6 février 1990, l'émission institulée " Ciel, mon mardi . ", sur T.F. 1, a donné lieu à une scène de violence qui a provoqué l'étonnement des téléspectateurs. Alors que le Gouvernement accomplit un effort remarquable pour faire en sorte que la France, pays des droits de l'homme, soit aussi la terre sur laquelle toutes les communautés coexistent dans le cadre de l'amitié et de la solidarité, il serait bon qu'à l'occasion de telles émissions des dispositions soient prises pour éviter les injures et les actes de violence. Il lui demande, en conséquence, quelles mesures il entend prendre pour que les débats sur des sujets sensibles se déroulent dans les meilleures conditions.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 17/01/1991

Réponse. - Le ministre délégué chargé de la communication considère que les débats télévisés de toute nature jouent un rôle utile au bon fonctionnement des institutions démocratiques en permettant la libre expression, devant l'opinion publique, des sensibilités, intérêts et engagements les plus divers ; encore faut-il qu'ils le fassent dans le cadre de la loi et dans le respect, et du public et des participants. Il déplore donc que des confrontations qui devraient rester paisibles et rationnelles dégénèrent en affrontements violents, verbaux ou physiques, même si l'objet de la discussion s'avère particulièrement conflictuel. Tel était le cas lors de l'émission citée par l'honorable parlementaire ; il est clair, en effet, que le thème retenu pour le débat le " révisionnisme comportait en lui-même, de par son caractère provocant, un risque certain de débordement, difficilement contrôlable. Il est permis de se demander si un tel choix s'imposait vraiment et si, dans certains domaines particulièrement sensibles de la conscience publique il ne conviendrait pas d'éviter, dans un souci moral, la recherche de l'audience à tout prix et par tous les moyens, y compris la démagogie et le scandale délibéré. On peut tout aussi légitimement considérer qu'aucun sujet n'est à proscrire, à condition d'être traité avec un minimum de sérénité et d'honnêteté intellectuelle. Il convient de garder à l'esprit, toutefois, que le contenu des programmes relève de la compétence exclusive des chaînes qui l'exercent dans le cadre de leurs responsabilités éditoriales, conformément aux dispositions du cahier des charges applicables, et sous le seul contrôle du C.S.A. C'est donc le C.S.A. qu'il convient éventuellement de saisir, cette instance étant seule à même de se prononcer dans des cas semblables et de formuler auprès de la direction des chaînes concernées toutes observations qu'il estimerait nécessaires (au cas présent, une lettre a effectivement été adressée par le C.S.A. à T.F. 1. En dernière analyse, il apparaît que la bonne tenue des débats télévisés, en direct, dépend essentiellement de l'autodiscipline des responsables, animateurs et réalisateurs.

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