Question de M. SIMONIN Jean (Essonne - RPR) publiée le 10/05/1990

M. Jean Simonin prie M. le Premier ministre de bien vouloir lui faire connaître les critères de choix retenus pour la désignation des directeurs des instituts français à l'étranger. Il lui demande en particulier de les expliciter pour ce qui concerne les récentes nominations à Florence et à Séville, postes par ailleurs fort prisés, Il lui demande enfin de bien vouloir calculer le nombre de ces directeurs apparentés à des ministres en exercice ou à des membres en fonctions au nom de leur cabinet ainsi que de celui de la Présidence de la République.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 21/06/1990

Réponse. - C'est à la direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques du ministère des affaires étrangères qu'il revient de recruter les directeurs des quelque 120 centres culturels et instituts français répartis dans les pays relevant de sa compétence (le ministère de la coopération assume pour sa part la gestion des établissements situés dans les pays " du champ "). Ce réseau d'établissements - considérés comme des services extérieurs du ministère des affaires étrangères - se caractérise par la diversité des statuts et des fonctions : l'histoire, le contexte local, notre stratégie de coopération avec le pays concerné confèrent à chacun d'eux une forte spécificité. Aussi le choix d'un directeur de centre ou d'institut est-il déterminé par une évaluation des capacités de l'intéressé à assumer la responsabilité d'établissement spécifique, compte tenu du projet qui lui est assigné dans le cadre des relations culturelles extérieures de notre pays. Plusieurs critères sont pris en compte par l'administration. Une solide formation universitaire (trois directeurs sur quatre sont à l'heure actuelle des enseignants titulaires du ministère de l'éducation nationale) est le gage d'une reconnaissance par les milieux culturels du pays de résidence. La plupart des responsables de centres peuvent par ailleurs se prévaloir d'une expérience de l'étranger ou de l'action culturelle en France. Une bonne connaissance de la langue et de la culture du pays d'accueil constitue de toute évidence un atout, a fortiori lorsqu'il s'agit d'animer un centre dans une aire de civilisation éloignée de la nôtre. Plus malaisé à évaluer - mais difficilement contestable lorsque l'intéressé a fait ses preuves - le rayonnement personnel joue un rôle capital pour l'image de l'établissement et son insertion dans le " paysage " culturel local. De manière générale, le responsable d'un établissement culturel à l'étranger doit pouvoir assumer des fonctions complexes liées à la polyvalence - et à la spécialisation éventuelle - de l'institution qu'il sera appelé à diriger : conception d'un projet d'animation culturelle, administration d'un centre de formation dans le domaine du français, langue étrangère enseignée aux adultes, gestion des ressources humaines et matérielles d'un établissements doté de l'autonomie financière (et dont le taux d'autofinancement peut s'élever à 80 p. 100 du budget...). Selon les caractéristiques de l'établissement, un accent particulier sera porté sur tel de ces critères : c'est ainsi par exemple qu'un universitaire écrivain peut être nommé à la direction d'un institut considéré comme un des foyers de la vie intellectuelle locale, ou encore qu'il n'est pas indifférent de confier à un spécialiste de l'Amérique latine la responsabilité d'un centre établi dans une ville qui accueillera, à l'occasion du cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, une exposition universelle. Qu'un candidat puisse se trouver apparenté à telle personnalité exerçant ou ayant exercé en France des fonctions officielles ne saurait être considéré comme un facteur interdisant à l'administration de lui confier des responsabilités pour lesquelles il est qualifié.

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