Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 30/05/1991

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de Mme le Premier ministre que lors de sa première et solennelle déclaration au nom du nouveau Gouvernement devant l'Assemblée nationale, le 22 mai, elle n'a pas cru devoir citer une seule fois le Premier ministre auquel elle venait de succéder, silence sur son prédécesseur d'autant plus étonnant qu'à plusieurs reprises des députés lui demandèrent de le citer au moins une fois (p. 2194, 1re colonne), de lui rendre hommage (p. 2194, 2e colonne, Journal officiel, compte rendu de la séance du 22 mai 1991). Il lui demande les raisons de cette omission. Est-elle due à un oubli, ce qui serait surprenant, à un désaccord profond, mais alors lequel ? Il lui demande aussi si elle a pris conscience que la manière très désinvolte de l'évocation de son prédécesseur, après sa déclaration au nom du Gouvernement, lors de ses réponses aux intervenants dans le débat, a choqué nombre de parlementaires pensant que la France ne se grandit pas lorsque ses dirigeants croient pouvoir ou devoir s'affranchir des règles de la courtoisie à l'égard d'un citoyen ayant assumé pendant trois années la charge de Premier ministre du Gouvernement de la France.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 27/06/1991

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler mon attention sur le fait que je n'avais pas cité une seule fois le Premier ministre dans ma déclaration solennelle de politique générale devant l'Assemblée nationale, le 22 mai dernier. Il s'étonne des raisons de cette omission et trouve par ailleurs désinvolte la façon dont j'ai ensuite évoqué mon prédécesseur lors de mes réponses après le débat. Je ne peux que me montrer surprise qu'une telle analyse puisse être faite par M. le sénateur Hamel. Si en effet le nom de Michel Rocard n'est pas apparu dans mon discours de politique générale, je ferai observer qu'aucun nom n'a été cité et que je m'en suis volontairement tenue à me référer au Président de la République qui venait de m'appeler aux hautes fonctions pour diriger et animer le Gouvernement. Mais il est bien évident, et une lecture attentive de mon discours le prouve abondamment, que j'ai rendu hommage à la politique et aux résultats obtenus par mon pré décesseur M. Michel Rocard. Tout particulièrement au bilan économique " salué d'ailleurs par nos partenaires comme le fruit d'une politique vertueuse ". Aussi bien ne peut-on en conclure que ne pas mentionner le nom de Michel Rocard traduirait " une discorde profonde ". Je me situe bien au contraire dans une continuité d'action et d'inspiration. Quant à la désinvolture qu'il croit avoir perçue lors d'un débat auquel au demeurant il n'assistait pas puisqu'élu de la Haute Assemblée, elle ne peut être abusivement imputée au caractère convivial et direct que j'ai tenu à donner à mes réponses aux présidents des groupes de l'Assemblée nationale. C'est d'ailleurs bien comme cela que ce dialogue franc et détendu a été perçu et non comme une quelconque volonté de ma part d'être discourtoise envers celui qui dirigeait un gouvernement auquel j'ai appartenu et qui a assumé pendant trois ans avec ténacité, efficacité et dévouement la lourde charge de Premier ministre.

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