Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 18/07/1991

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation tragique des chrétiens d'Irak. Ils souffrent. Au lendemain de la guerre du Golfe, ces chrétiens d'Irak n'osent plus regagner leur ville ou leur village, au contraire des Kurdes, autres minoritaires opprimés, dont l'O.N.U. s'est soucié. Nombreux sont ceux, réfugiés en Turquie, qui n'osent plus retourner en Irak, en raison des traitements discriminatoires dont ils seraient victimes dans ce pays. Y a-t-il une possibilité d'intervenir rapidement pour leur permettre de regagner, comme les Kurdes, leur pays d'origine, sous protection des Nations Unies, grâce à une initiative française.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/11/1992

Réponse. - Le Gouvernement français est attentif à la situation de la communauté chrétienne d'Irak dont il mesure les aspirations et les difficultés. Selon les informations dont il dispose, les chrétiens d'Irak ne font pas l'objet de discriminations et la liberté de culte est assurée dans les églises, même si, comme partout en Irak, les activités publiques font l'objet d'une étroite surveillance. Il existe des témoignages faisant état de difficultés de coexistence, dans certaines localités, avec d'autres communautés, mais qui ne peuvent être qualifiées de persécutions. Cette communauté, chaldéenne dans sa majorité, originaire du nord de l'Irak, connaît depuis longtemps un fort courant migratoire que la crise du Golfe a renforcé et diversifié. L'exode massif des populations kurdes vers la Turquie et l'Iran a concerné également des familles chrétiennes. L'action de la communauté internationale, sur la base de la résolution 688 du Conseil de sécurité adoptée à l'initiative de la France, a permis leur retour dans une très large proportion. Cette situation reste, en tout état de cause, fragile et appelle la vigilance de la France qui, comme l'a indiqué le Président de la République le 3 mars 1991, considère comme essentielle une réelle prise en compte du droit des minorités.

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