Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 22/08/1991

M. Albert Voilquin demande à Mme le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle quelle importance doit être donnée au rapport de l'I.N.S.E.E. préconisant certaines mesures, y compris le recours à l'immigration, pour faire face au problème de la main-d'oeuvre en France après l'an 2000. Est-il tenu compte du nombre de chômeurs ? Le fait de l'augmentation de la longévité pose problème, certes, mais ne semble pas insurmontable. Celui, préoccupant, de la natalité semble aller à l'encontre d'un travail excessif de la femme. N'y aurait-il pas lieu d'étudier à nouveau la question du salaire attractif de la femme au foyer, avec la possibilité ainsi d'élever et de se préoccuper davantage de l'avenir des enfants. Enfin, n'y a-t-il pas lieu d'amplifier la formation professionnelle et ainsi de permettre à notre pays, non seulement de ne pas importer de main-d'oeuvre qualifiée, mais même d'en exporter. Il lui demande son avis à ce sujet.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 02/01/1992

Réponse. - Dans son article paru dans Economie et statistique de mai 1991, l'I.N.S.E.E., s'appuyant sur les perspectives démographiques établies sur la base de différentes hypothèses de fécondité, prolonge les tendances de l'activité à partir d'une variation tendancielle du taux d'activité par sexe et par âge. L'étude prévoit que le volume global de population active disponible diminuera à long terme. Elle présente des scénarios de réajustement, mais ne se prononce pas sur les choix à opérer. le lien entre population active et chômage est complexe. Se plaçant dans une perspective à long terme, l'étude envisage qualitativement le risque d'une pénurie de main-d'oeuvre pouvant coexister avec un maintien du chômage. A la suite de cette étude, et en réponse aux questions posées par l'honorable parlementaire, le Gouvernement ne voit pas dans le retour des femmes au foyer une solution pour réduire le chômage actuel. Il n'y a pas de raison non plus de privilégier le retourau foyer pour un éventuel accroissement de la natalité plutôt que de faciliter la conciliation vie familiale - vie professionnelle. La participation des femmes à la vie économique et au marché du travail est désormais une composante structurelle, répondant à une profonde aspiration et à une évolution socio-culturelle et économique irréversible. Quant à " l'amplification " de la formation professionnelle, elle correspond à la réalité de la politique menée depuis plusieurs années et que le Gouvernement entend poursuivre. A l'évidence, c'est avec une main-d'oeuvre qualifiée que la France développera sa compétitivité internationale.

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