Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 22/08/1991

M. Albert Voilquin attire à nouveau l'attention de M. le ministre de la défense sur la nécessité, en défendant les crédits de la défense, de vouloir bien préciser les priorités de l'an 2000. Si Gouvernement et Parlement ne prennent pas leurs responsabilités, c'est-à-dire de ne pas baisser la garde dans les circonstances actuelles, c'est l'ensemble de notre stratégie qui risquerait d'être dévaluée. Au moment où la technologie la plus coûteuse est la reine des batailles, peut-on encore faire des économies sur le matériel, sans compromettre la cohérence de la doctrine ? A ce propos, la remise en cause, par exemple, du Rafale ne saurait être admise ni faire l'objet d'aucune discussion, malgré la suggestion élucubrée par un ancien Premier ministre. Il lui demande de faire, si possible, le point rapide et précis à ce propos.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 21/11/1991

Réponse. - La situation internationale est caractérisée par la détente Est-Ouest et les progrès en matière de désarmement. Néanmoins, les risques de crises dans le monde demeurent. Aussi, en matière de défense, le Gouvernement a-t-il défini de nouvelles orientations en matière d'organisation et d'équipement des forces. Des priorités ont ainsi été retenues pour l'élaboration de la future loi de programmation militaire ; il s'agit notamment du développement de nos capacités de recherche du renseignement et de communication par l'utilisation de l'espace, de la modernisation des moyens nécessaires aux opérations aéroterrestres et aéromaritimes, de la cohérence et du soutien de nos forces, enfin de la préparation de l'avenir par les études, la recherche et la formation. L'objectif est de préserver la cohérence de notre doctrine sans pour autant envisager systématiquement les technologies les plus coûteuses. Par ailleurs, le conflit du Golfe a fourni de nombreux enseignements, notamment dans le domaine du transport aérien. C'est ainsi que les moyens aériens civils se sont révélés très complémentaires des moyens militaires spécifiques pour assurer le transport des forces. Dans ces conditions, il n'apparaît pas de bonne politique de consacrer des moyens financiers très importants à des investissements disproportionnés par rapport aux besoins à satisfaire. Il conviendra, dans un premier temps, de renouveler les moyens militaires de transport à long rayon d'action et d'améliorer les conditions de recours à des appareils civils. Pour ce qui concerne le programme Rafale, le rôle majeur des forces aériennes lors de la crise et des opérations du Golfe impose le maintien à un haut niveau des capacités de notre aviation de combat. Le Rafale est l'avion performant dont l'armée de l'air et la marine auront besoin à l'horizon 2000. Ce programme ne sera pas remis en cause.

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