Question de M. BOUVIER Raymond (Haute-Savoie - UC) publiée le 07/11/1991

M. Raymond Bouvier demande à M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, quelle est la situation actuelle de Madagascar et quelle sera l'attitude de la France vis-à-vis de l'évolution politique et sociale de ce pays. Il lui fait part de son inquiétude de voir l'image de la France quelque peu brouillée au sein de la population et souhaiterait savoir si des mesures concrètes d'apaisement ou de soutien aux manifestants ont été prises.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/11/1992

Réponse. - La signature de la convention du 31 octobre 1991, qui a défini l'architecture d'une période de transition de dix-huit mois chargée de préparer l'instauration de la IIIe République, a permis à la crise malgache de connaître un début de dénouement. La formation d'un gouvernement de large union sous la direction de M. Razanamasy a donné les moyens à l'administration de remettre le pays au travail et d'éviter le chaos qui le menaçait. Un Forum national regroupant des délégués de toute l'île a été organisé sous l'égide du Conseil des églises chrétiennes. Le projet de Constitution qui a été préparé par les délégués a été légèrement modifié par les autorités de la transition, puis approuvé par référendum le 19 août 1992. L'élection présidentielle est prévue pour le 25 novembre, et la convocation au printemps 1993 d'élections législatives devrait permettre de mettre un terme à la période de transition. Comme vous le savez, la France a préconisé dès le début de la crise malgache, il y a maintenant plus d'un an, la recherche d'une solution par le dialogue entre les autorités et l'opposition. Nous nous sommes ainsi félicités de la signature de la convention du 31 octobre 1991 de même que de l'approbation par référendum d'une nouvelle constitution. La France souhaite que le processus de démocratisation aille à son terme et déplore les incidents parfois sanglants qui émaillent régulièrement la vie politique malgache dans cette étape difficile de la transition. La France demeure très présente à Madagascar. Dans la situation du blocage qu'a connue la Grande Ile lors de l'été 1991, il était inévitable que les regards se tournent vers elle et que l'opinion malgache attende beaucoup de nous. Tout en évitant de nous ingérer dans les affaires intérieures malgaches, nous n'avons pas été avares de conseils et avons maintenus des contacts avec l'ensemble des protagonistes de la crise. Depuis l'instauration de la période transition, nous maintenons des contacts étroits avec les autorités responsables de la transition ; j'ai ainsi rencontré, en octobre, le professeur Zafy, président de la Haute Autorité de l'Etat, ainsi que le Premier ministre Razanamasy. Ce dernier a été reçu par le Premier ministre à deux reprises cette année, le 19 juin et le 9 octobre. Au total, la France s'efforce d'user de son influence auprès de ses amis malgaches pour que la période de transition se déroule sans heurts, en prônant le dialogue et la concertation. Nous souhaitons en effet que Madagascar se dote d'institutions stables et démocratiques qui lui permettent de procéder au redressement économique dont elle a les moyens et auquel nous croyons. A cette fin, nous avons apporté une contribution (10 MF), pour aider les autorités malgaches à mettre en oeuvre le processus électoral.

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