Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 30/01/1992

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la baisse de fréquentation des salles de cinéma. Au cours des années quatre-vingt, le nombre d'entrées dans les salles de cinéma a chuté de 30 p. 100 malgré les aides financières importantes de l'Etat pour soutenir cette activité. Si au cours des derniers mois on constate une augmentation des créations françaises, il n'en demeure pas moins que les films américains dominent le marché. Aussi lui demande-t-il quelles dispositions il envisage de prendre pour enrayer cette chute de fréquentation mais aussi pour sensibiliser et inciter davantage le public jeune à se rendre dans les salles de cinéma. Il lui demande enfin s'il ne serait pas opportun de réduire le prix des places un jour autre que celui du lundi.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 23/04/1992

Réponse. - Si, au cours des dix dernières années, on a pu constater une baisse générale de la fréquentation des salles de cinéma en France, il s'agit d'un phénomène général en Europe. Dans ce contexte, et compte tenu des mesures prises par le ministère de la culture et de la communication, la situation en France, en matière de fréquentation, a subi une érosion bien inférieure à celle des pays voisins. La baisse n'a été que de 30,3 p. 100 en France au cours de cette décennie, alors que celle enregistrée par exemple en Espagne était de 55,4 p. 100 et en Italie de 62,6 p. 100. En 1990, un redressement des entrées dans les salles de cinéma a même été enregistré, pour la première fois depuis 1982. La fréquentation s'est établie à 121 870 000 spectateurs, en augmentation de 1 p. 100 par rapport à 1989. Cette même année, la part des films français est passée à 37,1 p. 100 contre 33,8 p. 100 en 1989. C'est la sortie en 1990 de grands films français de qualité qui a permis cette augmentation de la fréquentation globale des salles de cinéma. Il faut noter que la France est le seul pays d'Europe à avoir conservé une part de fréquentation du cinéma national réellement significative. A titre de comparaison, en effet, la part des films nationaux s'élevait en 1990 à 20,5 p. 100 en Italie, 10 p. 100 en Espagne et au Royaume-Uni, et 9 p. 100 en Allemagne pour 37,1 p. 100 en France. Le redressement enregistré en 1990 reste cependant fragile. En 1991, la fréquentation des salles de cinéma s'est en effet établie à 117 millions, soit une réduction des entrées de 4 p. 100, qui marque un fléchissement sensible par rapport à l'année précédente, plus accentué d'ailleurs en province qu'à Paris. L'absence de films français ayant eu un grand succès populaire en 1991 a pesé à la fois sur la fréquentation globale et sur la part de marché des films français qui a baissé à 30,1 p. 100. La guerre du Golfe a eu par ailleurs un impact très négatif sur les entrées dans les salles de cinéma en début d'année. Des facteurs conjoncturels sont donc pour partie à l'origine du fléchissement enregistré en 1991. L'année 1992, qui ne retrouvera certainement pas une telle conjugaison de facteurs défavorables, devrait se présenter sous de meilleurs auspices. Les premiers résultats confirment la tendance au redressement constatée en 1990. L'ensemble des procédures qui ont été mises en oeuvre depuis 1983 ont par ailleurs permis de maintenir en activité un parc de salles dense et équitablement réparti sur l'ensemble du territoire, à la différence des autres pays européens. Le mouvement des ouvertures et fermetures de salles a même dégagé un solde positif de 13 écrans en 1991. Ce résultat n'a pu être obtenu que par l'action très volontariste qui a été menée par le ministère de la culture et de la communication. cette action s'est traduite par la mise en oeuvre de plusieurs procédures : l'aide sélective à la création et à la modernisationde salles dans les zones insuffisamment équipées, la prime au rachat de salles par les collectivités, le soutien à la diffusion des films dans les villes petites et moyennes par le tirage de copies supplémentaires. Le ministère est cependant bien conscient que la situation reste difficile pour les petites exploitations qui ont été confrontées à une érosion de leur fréquentation au cours de cette période. C'est pourquoi il a été lancé en 1989 une nouvelle politique de conventionnement avec les collectivités territoriales pour apporter un soutien à l'activité cinématographique sur la base d'un programme global et cohérent d'actions en direction des salles et des publics, au niveau de la région, du département ou des villes. Plusieurs départements, soucieux de stimuler la fréquentation cinématographique des salles implantées en milieu rural, ont déjà signé des conventions de développement cinématographique avec le Centre national de la cinématographie qui ont permis la mise en oeuvre d'actions de promotion et d'animation financées paritairement. Des résultats très prometteurs ont été enregistrés dans les départements du Gers, du Tarn et de la Loire-Atlantique qui ont été les premiers à s'engager dans cette nouvelle politique. Le ministère porte une attention particulière au public scolaire. Il a lancé en 1989 un programme d'initiation au cinéma pour des élèves des collèges, ce programme " Collège au cinéma " s'est développé rapidement et a concerné, en 1990-1991, 26 départements dans lesquels les conseils généraux se sont associés en C.N.C. pour assurer son financement. Il devrait s'étendre à une quarantaine de départements à la prochaine rentrée scolaire et sera prolongé par le lancement à titre expérimental d'un programme " Lycée au cinéma " pour les élèves des lycées dans deux régions volontaires. Enfin, sans s'immiscer dans la politique commerciale des entreprises d'exploitation cinématographique qui bénéficient de la liberté du prix des places depuis l'ordonnance du 1er décembre 1986, le ministère encourage toutes les initiatives de baisse tarifaire qui sont susceptibles de favoriser une reconquête du public. ; global et cohérent d'actions en direction des salles et des publics, au niveau de la région, du département ou des villes. Plusieurs départements, soucieux de stimuler la fréquentation cinématographique des salles implantées en milieu rural, ont déjà signé des conventions de développement cinématographique avec le Centre national de la cinématographie qui ont permis la mise en oeuvre d'actions de promotion et d'animation financées paritairement. Des résultats très prometteurs ont été enregistrés dans les départements du Gers, du Tarn et de la Loire-Atlantique qui ont été les premiers à s'engager dans cette nouvelle politique. Le ministère porte une attention particulière au public scolaire. Il a lancé en 1989 un programme d'initiation au cinéma pour des élèves des collèges, ce programme " Collège au cinéma " s'est développé rapidement et a concerné, en 1990-1991, 26 départements dans lesquels les conseils généraux se sont associés en C.N.C. pour assurer son financement. Il devrait s'étendre à une quarantaine de départements à la prochaine rentrée scolaire et sera prolongé par le lancement à titre expérimental d'un programme " Lycée au cinéma " pour les élèves des lycées dans deux régions volontaires. Enfin, sans s'immiscer dans la politique commerciale des entreprises d'exploitation cinématographique qui bénéficient de la liberté du prix des places depuis l'ordonnance du 1er décembre 1986, le ministère encourage toutes les initiatives de baisse tarifaire qui sont susceptibles de favoriser une reconquête du public.

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