Question de M. COLLETTE Henri (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 05/03/1992

M. Henri Collette demande à M. le ministre délégué au budget si, à l'heure où notre pays compte près de 3 millions de chômeurs, alors aussi que tarde l'indemnisation des personnes contaminées par le virus du sida, alors encore que les sites miniers sont condamnés les uns après les autres et les mineurs licenciés par milliers, il lui apparaît raisonnable et même convenable de mobiliser les finances publiques, c'est-à-dire la solidarité nationale, pour construire un simulacre de puits de mine à des fins muséologiques. Il attire en effet son attention sur la brochure récemment publiée par le ministère de la culture pour retracer les chantiers entrepris de 1981 à 1991, et qui expose, page 52, que l'aménagement du site du puits Couriot, à Saint-Etienne, doit comporter, outre " l'embellissement des espaces extérieurs ", la " construction d'une galerie de mine " pour un coût total de 38 millions de francs, la participation de l'Etat étant estimée à près de 12 millions. Sachant que les anciennes galeries sont aujourd'hui inondées et ne peuvent être aménagées, il lui demande de lui indiquer le coût exact pour les finances publiques de la construction d'une fausse galerie, le montant estimé du fonctionnement de ces équipements, et la raison pour laquelle des solutions moins coûteuses n'ont pas été retenues à l'instar de grands musées étrangers, comme par exemple le musée de Munich, qui présente une reconstitution horizontale avec une perspective raccourcie. Il lui demande si cette solution n'aurait pas été préférable, exempte en particulier de tout risque d'inondation et par conséquent moins coûteuse à construire comme à entretenir.

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Réponse du ministère : Budget publiée le 01/10/1992

Réponse. - En s'adressant au ministre chargé de la culture, l'honorable parlementaire obtiendra les informations complémentaires qu'il estimera utiles sur l'origine et les conditions de réalisation de l'aménagement du site du puits Couriot à Saint-Etienne. Pour sa part, le ministre du budget souhaite apporter les précisions suivantes. En premier lieu, dans le cadre des autorisations de dépense qui lui sont ouvertes par la loi de finances, il appartient au ministre chargé de la culture de désigner les opérations ou ouvrages culturels qui lui paraissent justifier une participation financière de l'Etat. Au cas particulier, l'aménagement du site du puits Couriot à des fins muséologiques a été soigneusement étudié depuis plusieurs années par les autorités municipales, avec le concours de l'Etat, dans ses composantes techniques aussi bien que muséologiques. L'utilisation des galeries anciennes n'a pas été retenue en raison des risques d'inondation : il a été fait appel àdes techniques éprouvées pour la réalisation d'une galerie en béton recouverte de terre, située à quelque six mètres du sol stéphanois, non inondable à cette profondeur. Il n'y a donc pas lieu de redouter des surcoûts de constructions ni d'entretien pour risque d'inondation. On rappellera par ailleurs qu'ouvert en 1991, le musée a reçu plus de cinquante mille visiteurs et qu'il se confirme comme un facteur d'animation, d'activité et de notoriété pour la ville et l'agglomération de Saint-Etienne. Enfin, l'honorable parlementaire sera certainement attentif au principal objectif de l'ouvrage : célébrer les mineurs qui ont fait la richesse de la ville, conserver la mémoire de lieux d'extraction de la houille, activité stéphanoise aujourd'hui disparue.

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