Question de M. ADNOT Philippe (Aube - NI) publiée le 16/04/1992

M. Philippe Adnot attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales et de l'intégration sur les difficultés rencontrées par les mutuelles étudiantes dans la gestion du régime étudiant de sécurité sociale tenant d'une part à l'absence de réévaluation depuis plusieurs années de la rémunération servie par la Caisse nationale d'assurance maladie et, d'autre part, aux inégalités de traitement entre mutuelles. Il souligne le fait que si la Mutuelle nationale des étudiants de France a perçu en 1991 près de 280 francs par étudiant géré, ce montant n'a été que de 177 francs pour les mutuelles régionales, voire moins de 140 francs pour la Mutuelle générale des étudiants de l'Est implantée dans le département de l'Aube. Il lui demande par conséquent de bien vouloir lui exposer les mesures d'égalisation que le Gouvernement entend instaurer afin d'améliorer cette situation gravement ressentie par les mutuelles régionales dont le nombre d'affiliés croît de façon constante.

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Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 21/05/1992

Réponse. - Le Gouvernement a souhaité modifier les règles d'attribution des remises de gestion aux mutuelles d'étudiants, afin de favoriser leur gestion et de simplifier la réglementation qui leur est applicable. Une lettre a été adressée en ce sens, le 31 mars dernier, au directeur de la C.N.A.M.T.S. Cette réforme permettra tout d'abord d'apurer rapidement le passé, en versant, dès les prochaines semaines, un complément de 72 MF aux mutuelles d'étudiants par rapport aux remises de gestion versées depuis 1988, qui ont été reconduites d'année en année, ce qui portera leur taux de progression à 6 p. 100 en 1989, 6 p. 100 en 1990 et 8 p. 100 en 1991. Cette régularisation des années antérieures, qui représente un effort important pour l'assurance maladie, devrait soulager les problèmes de trésorerie rencontrés par certaines mutuelles d'étudiants. Pour l'avenir, ces mutuelles bénéficieront, grâce à leur intégration dans la procédure budgétaire des caisses d'assurance maladie, d'une allocation de ressources plus régulière et cohérente. Il sera en particulier tenu compte, chaque année, de l'évolution du nombre d'adhérents, mutuelle par mutuelle, ce qui leur permettra de réduire le coût d'amortissement de leurs frais fixes. Plusieurs autres dispositions améliorent sensiblement la situation actuelle, comme le versement des remises de gestion par douzième chaque mois, afin d'alléger leurs charges de trésorerie. Les grandes lignes de ce dispositif d'ensemble ont été bien accueillies par la principale mutuelle d'étudiants, la M.N.E.F., et par la Caisse nationale d'assurance maladie. En revanche, ses modalités d'application ont soulevé des réserves de la part de certaines mutuelles régionales, qui souhaitent que l'apurement du passé se fasse sur des bases différentes de la réglementation en vigueur, ce qui dégraderait leurs ratios de gestion actuels. Cette réforme a été conduite avec diligence par les services ministériels, conformément àla demande des mutuelles elles-mêmes, dans un esprit consensuel afin de régler les problèmes de trésorerie dont certaines faisaient état et dans un sens correspondant à nombre de leurs demandes. C'est ainsi que, dans un contexte de rigueur budgétaire, un effort exceptionnel a été consenti, en 1992, pour augmenter les moyens mis à la disposition des mutuelles d'étudiants qui pèsent sur le régime général de la sécurité sociale.

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