Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 07/05/1992

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt que, selon une étude dite de projection tendancielle de l'observatoire régional emploi-formation Rhône-Alpes, la diminution des emplois agricoles dans cette région d'ici à l'an 2000 pourrait être de 30 p. 100. Cette perspective n'étant pas admissible, tant en raison des souffrances humaines qu'elle engendrerait pour les agriculteurs qu'à cause de ses conséquences nuisibles à la préservation de l'environnement et au maintien du monde rural indispensable à l'équilibre national, il lui demande quelle action il va conduire pour combattre et inverser cette tendance, éventuellement en opposition délibérée avec les orientations dangereuses et néfastes de la Commission de Bruxelles et les décisions du conseil des ministres européens.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 23/07/1992

Réponse. - L'issue de la négociation a permis d'obtenir un accord équilibré, préservant les acquis de la PAC et assurant un développement durable de notre agriculture. Cette réforme permettra de maintenir le revenu des agriculteurs. En effet, sera intégralement compensée la baisse de prix des céréales (29 p. 100 en trois ans). De même, le gel des terres sera entièrement indemnisé pour toutes les exploitations ; les parcelles mises en jachère pourront être utilisées pour des cultures à usage industriel, tout en touchant l'entière indemnité de gel. Le régime des quotas laitiers demeure inchangé et son adaptation éventuelle de 1993 à 1995 ne sera envisagée que si l'état du marché la rend nécessaire. En matière de viande bovine, la maîtrise de la production, rendu indispensable par l'état des cours, sera assurée par le double dispositif de revalorisation des primes à l'élevage assorti d'une limitation de leur nombre constaté sur l'une des années 1990, 1991 ou 1992. Lesvolumes portés à l'intervention pourront ainsi être plafonnés de manière dégressive jusqu'à 1997. La prime à la vache allaitante (part communautaire) sera portée à 120 ECU soit environ 950 francs en 1993 ; à cela pourra s'ajouter, comme pour la prime au bovin mâle, un supplément de 230 francs en cas d'élevage extensif ne comptant pas plus d'1,4 unité de gros bovin par hectare. La prime au bovin mâle, elle, sera portée à 700 francs, auxquels s'ajouteront encore 700 francs pour les animaux de plus de 22 mois. La compétitivité de ces productions par rapport aux viandes de porc et volaille sera maintenue par une baisse du prix d'intervention de la viande bovine de 5 p. 100 en 1993 et du même pourcentage au cours de chacune des deux années suivantes. Les éleveurs ovins pourront bénéficier de la prime compensatrice pour 500 têtes en zone de plaine et 1 000 en zone défavorisée. Le nombre total d'animaux primés a ainsi été accru de 250 000 brebis en France. La réforme adoptée permet de rapprocher les prix communautaires des prix mondiaux, tout en compensant pour chaque producteur l'effet induit sur le revenu. Cette démarche était une condition nécessaire pour que notre agriculture demeure compétitive, en conservant une souplesse suffisante dans la gestion des nouveaux outils du marché. Enfin, les mesures socio-structurelles, environnementales et de boisement adoptées pour accompagner la réforme des organisations communes de marché permettront, d'une part, une meilleure insertion de la production agricole dans son environnement rural, et d'autre part, le passage d'une génération d'exploitant à une autre dans des conditions décentes pour ceux qui cessent leur activité, et dynamiques pour les nouveaux arrivants. La réforme de la PAC permettra, par une plus juste utilisation des importants soutiens publics, le maintien des agriculteurs sur l'ensemble du territoire, dans l'optique d'une meilleure prise en compte de leur rôle dans l'entretien de l'espace rural.

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