Question de M. VINÇON Serge (Cher - RPR) publiée le 04/06/1992

M. Serge Vinçon expose à M. le ministre de l'agriculture et de la forêt qu'un récent sondage fait apparaître que 86 p. 100 des Français estiment que la forêt française est " plutôt ou très menacée ". Aussi, il lui demande de bien vouloir lui préciser quelle appréciation le Gouvernement porte-t-il sur l'inquiétude de l'opinion concernant les menaces pesant sur la forêt française et quelle politique d'information peut être engagée pour répondre à l'inquiétude d'une politique sous-informée.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 23/07/1992

Réponse. - L'inquiétude manifestée par l'opinion publique vis-à-vis des menaces qu'elle croit voir planer sur la forêt française est en grande partie dénuée de fondement. L'exemple le plus éclatant dans le sondage BVA de mars 1991 est le fait que 84 p. 100 des personnes pensent que la forêt française a reculé depuis cinquante ans, alors que la réalité est inverse. Le caractère parfaitement fictif de la situation iamginée par l'opinion montre clairement que la gravité des menaces a été surestimée. L'incendie dégrade certes la forêt et la politique de prévention est une priorité de l'action gouvernementale ; néanmoins, la forêt détruite est reconstituée ou se reconstitue. La pollution peut conduire à une certaine diminution de la productivité des sols ; il n'en reste pas moins que les études réalisées sur le dépérissement des forêts ont montré que celui-ci était bien davantage dû à la sécheresse qu'aux " pluies acides ". L'impact négatif de l'urbanisation est bien réel, mais reste limité ; la politique d'urbanisme, largement décentralisée, a transféré aux élus responsables des collectivités locales une grande part de responsabilité en la matière. Enfin, la forêt française souffre bien davantage de sous-exploitation que de surexploitation. Tout cela montre que l'inquiétude de l'opinion appelle une politique de communication adaptée, bien davantage qu'une intensification de la protection ou de la lutte contre des menaces plus ou moins réelles. C'est précisément dans le but d'apporter des éléments pour la définition d'une telle politique qu'a été réalisé le sondage BVA de mars 1991. En septembre 1991, la France a organisé une opération internationale prestigieuse : le Xe congrès forestier mondial, La couverture médiatique en a été assurée par une équipe spécialisée avec de très nombreux contacts dans le domaine de la presse : conférence de presse quotidienne, nombreuses interviews. Par ailleurs, il est apparu nécessaire de faire appel aux sondages en tant que moyen de mesure de l'impact de la politique de communication ; c'est pourquoi le ministère de l'agriculture et de la forêt a fait réaliser un nouveau sondage par la société BVA en avril 1992. D'ores et déjà, apparaît une légère évolution de la prise de conscience des Français : 18 p. 100 pensent que la forêt progresse, contre 11 p. 100 en 1991. Ce résultat est certainement à porter au crédit de la couverture médiatique du congrès forestier mondial. Il n'en reste pas moins qu'une réflexion doit être engagée sur la mise en oeuvre d'une stratégie de communication sur la forêt, afin notamment de mieux identifier le contenu des messages à adresser à l'opinion et de mieux cerner les possibilités d'un usage de la télévision.

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