Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 13/08/1992

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le Premier ministre les déclarations de son courageux ministre de la santé et de l'action humanitaire après la visite qu'il vient d'effectuer en Somalie. Il lui demande quelle va être l'aide de la France aux victimes de la sécheresse aggravée par la guerre civile en Somalie et au Soudan et quelle impulsion la France va donner à ses voisins européens pour une action de solidarité en Somalie et au Soudan qui soit à l'échelle des possibilités des Etats d'Europe occidentale.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 12/11/1992

Réponse. - La France suit avec une attention toute particulière l'évolution de la guerre civile en Somalie et l'aggravation des besoins humanitaires des populations qui en est la conséquence. Elle se félicite de l'envoi de 500 hommes des Nations Unies à Mogadiscio, ainsi que des efforts du représentant du secrétariat général des Nations Unies sur place, M. Sahnoun, pour obtenir l'accord des diverses factions pour un déploiement plus important (3 500 hommes), sur l'ensemble du pays. Ce déploiement devrait marquer une étape vers la sécurité dans l'acheminement de l'aide humanitaire à partir du port de Mogadiscio. L'oeuvre accomplie sur place par les diverses associations caritatives présentes en Somalie doit être soutenue et complétée par une action vigoureuse et concertée des Etats partenaires de la Communauté européenne, afin de répondre aux besoins humanitaires pressants des populations. C'est dans cet esprit que la France a d'ores et déjà fait parvenir par bateau 2 000 tonnes de nourriture. Un deuxième bateau partira prochainement. D'autre part, elle a mis en place un pont aérien entre Djibouti et Baidoha où plus de 400 tonnes d'aide alimentaire seront ainsi acheminées. Depuis le début de l'année, la Communauté et ses Etats membres ont collectivement alloué 185 000 tonnes de produits alimentaires et 15 millions d'ECU d'assistance non alimentaire (ces montants s'ajoutent aux efforts consentis par les Etats membres individuellement). La Communauté a récemment décidé d'engager des fonds supplémentaires pour la protection des convois humanitaires sous les auspices des Nations Unies. S'agissant du Soudan, les efforts combinés de la sécheresse et de la guerre civile provoquent dans ce pays des famines récurrentes qui menacent chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes, notamment dans les régions du Sud. Dans la ville de Juba, encerclée par la guérilla, près de 400 000 civils sont ainsi complètement tributaires de l'aide extérieure et ne survivent depuis trois mois que grâce au pont aérien mis en place par le programme alimentaire mondial. La France s'est associée aux efforts de la communauté internationale en vue de garantir l'ouverture de l'aéroport de Juba aux vols humanitaires et elle soutient l'action menée par les Nations Unies dans le cadre de l'opération Life Line Sudan. La commission des Communautés européennes, au budget de laquelle la France participe pour près du quart, est devenue l'un des principaux contributeurs de l'opération Life Line. La solidarité internationale, qui s'est pleinement manifesté tant au Soudan qu'en Somalie, a donc permis d'atténuer les souffrances des populations de ces deux pays, mais seul un retour à la paix pourrait durablement soulager celles-ci.

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