Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 08/10/1992

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de la santé et de l'action humanitaire sur le fait que la France détient le record du monde de consommation de tranquillisants et de somnifères. Inquiétant record, quand on sait que la prise de certains médicaments affecte la vigilance et présente donc des dangers potentiels pour la conduite. Les somnifères, tranquillisants, antidépresseurs mais aussi d'autres médicaments d'allure plus anodine et de consommation courante (analgésiques, antitussifs, anti-inflammatoires, antinauséeux...) ont des effets négatifs, le plus souvent insoupçonnés, sur la vigilance au volant. Or, la baisse de vigilance constitue la première cause d'accidents mortels sur autoroute (26 p. 100 en 1991). Il lui demande, en conséquence, s'il envisage de prendre des dispositions afin de mentionner les risques encourus, de façon plus nette, non seulement sur la notice mais aussi sur les boîtes de médicaments.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 19/11/1992

Réponse. - Le ministre de la santé et de l'action humanitaire précise à l'honorable parlementaire que la réévaluation des indications des psychotropes (benzodiazépines et barbituriques) ainsi que la modification de l'information médicale et publique correspondante ont fait l'objet d'un examen par les commissions consultatives auprès de la direction de la pharmacie et du médicament. Les informations apportées par le dictionnaire de spécialités Vidal au corps médical aux rubriques relatives à la conduite de véhicules et aux interactions médicamenteuses ont été revues. De même, les notices des psychotropes font apparaître la mise en garde suivante : " Les risques de sommonolence, de diminution des réflexes peuvent rendre dangereuse la conduite automobile ou l'utilisation des machines. " Enfin, le problème de l'association à l'alcool et aux autres médicaments a été clairement indiqué. L'éventualité de l'utilisation d'un pictogramme porté sur toutes boîtes sera également soumise à la réflexion des différentes instances consultatives car l'établissement d'un tel symbole graphique, s'il a l'avantage de frapper l'attention du malade, comporte également le risque d'être compris de manière simpliste comme une interdiction, avec des conséquences médico-légales pouvant être disproportionnées avec le niveau de risque réellement établi.

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