Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 08/10/1992

M. Xavier de Villepin appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation confuse qui règne dans la République fédérale islamique des Comores. En effet, alors que le président Djohar se trouvait en France en visite privée, une tentative de coup d'Etat a eu lieu à Moroni le 26 septembre dernier. Il lui demande de bien vouloir préciser les circonstances de ces événements et les conséquences qui pourraient en résulter sur l'évolution politique des Comores. Par ailleurs, il souhaiterait savoir si, aux yeux du Gouvernement, cette instabilité politique ne risque pas d'entraîner un nouvel accroissement de l'émigration comorienne - déjà réellement préoccupante - vers Mayotte. Il lui demande, en conséquence, de lui communiquer toutes les informations utiles qu'il est en mesure d'obtenir des services de l'ambassade de France à Moroni.

- page 2268


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/11/1992

Réponse. - Depuis leur indépendance, les Comores sont l'objet d'une grande instabilité. La tentative de coup d'Etat menée par les fils de l'ancien président Abdallah le 26 septembre a échoué en raison du loyalisme de l'armée. Les soldats qui avaient participé à cette opération n'ont pas fait l'objet de poursuites judiciaires. Ils se sont de nouveau mutinés le 13 octobre pour essayer de libérer leurs chefs emprisonnés, puis après avoir forcé l'encerclement du camp militaire dans lequel ils étaient retranchés, se sont refugiés à M'beni, fief du principal opposant au président Djohar. L'armée a repris cette localité, fait des prisonniers et récupéré du matériel militaire. Cependant, la plupart des rebelles se sont échappés et un petit groupe d'entre eux a été neutralisé le 19 octobre dans le centre de Moroni, après un violent affrontement armé. Bien que les forces loyalistes semblent avoir repris le contrôle de la situation, celle-ci demeure très confuse. Ces événements interviennent alors que le pays est secoué par une grave crise économique et financière et que le climat social se dégrade. Le processus de démocratisation mis en place avec l'élection du président Djohar se poursuit néanmoins. Une nouvelle constitution a été approuvée par référendum le 7 juin 1992 et des élections législatives sont prévues pour les 8 et 15 novembre. Les incidents de ces derniers jours, si la stabilisation de la situation se confirmait, ne semblent pas de nature à accroître le flux migratoire à destination de Mayotte, dont l'origine est à rechercher essentiellement dans la dégradation des conditions économiques et sociales dans l'archipel.

- page 2524

Page mise à jour le