Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 25/11/1993

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la progression du nombre de cas de saturnisme chez les enfants de un à six ans habitant Paris. Elle lui demande de lui confirmer le nombre exact de cas diagnostiqués à Paris au cours de ces dernières années. Elle lui demande de lui préciser si parmi les causes de cette pathologie grave, il reconnaît la vie dans un logement vétuste des enfants qui ingèrent ou inhalent de la peinture ancienne. Elle lui demande enfin quelles mesures il envisage pour traiter cette maladie et pour faire reculer au cours des prochaines années, les logements vétustes à Paris et faire reculer le nombre de cas de saturnisme.

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Erratum : JO du 24/03/1994 p.684


Réponse du ministère : Santé publiée le 10/02/1994

Réponse. - En France, le problème du saturnisme infantile était peu connu jusqu'en 1985. Depuis la découverte des premiers cas, les services de protection maternelle infantile (PMI) et du laboratoire d'hygiène de la ville de Paris (LHVP) ont mis en place une campagne de dépistage dans les arrondissements du nord-est de la capitale. Le dépistage parisien, mis en place à partir de 1987, a montré que sur les 3 400 enfants prélevés de 1987 à 1992 du nord-est de Paris, 2 000 ont présenté une plombémie supérieure à 150 ug/l dont 364 cas ont nécéssité une prise en charge hospitalière. Plus qu'une progression du nombre de cas, il s'agit de la reconnaissance d'une pathologie jusque-là méconnue. La prise en charge de ces enfants est une urgence du fait de l'action particulièrement toxique du plomb sur le système nerveux central. Même à des taux faibles le plomb peut entraîner la survenue de troubles du développement neuro-comportemental avec altération du quotient intellectuel. Les sources d'intoxication sont essentiellement les peintures anciennes détériorées contenant du plomb (60 p. 100 des logements construits avant 1948 ont des taux de plomb dans les peintures écaillées et les poussières et présentent un risque sanitaire). Sont également concernées les eaux d'alimentation agressives non encore traitées (est de la France) mais aussi certaines eaux calcaires. L'ensemble de ces considérations a conduit le ministère des affaires sociales, de la santé et de la ville à initier avec ses partenaires ministériels (ministère du logement, ministère de l'environnement et ministère de l'industrie), une politique de lutte contre l'intoxication. L'importance des actions à mener implique la mise en place au niveau local d'une concertation entre tous les services concernés tant au niveau de l'Etat que des collectivités territoriales et des organismes sociaux, permettant de définir le champ d'intervention, les priorités, les actions à mettre en oeuvre dans le domaine de la santé et de l'habitat. La mobilisation et la sensibilisation de l'ensemble des partenaires sera impulsé par le financement d'actions de formation, de dépistage et d'enquêtes environnementales sur des crédits obtenus dans le cadre du collectif budgétaire 1993.

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