Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 24/03/1994

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de la défense, sur une information récente et intéressante, parue dans la presse, concernant le 25e anniversaire du premier vol du Concorde 001, qui a réveillé certaines mémoires. Si les plans du prototype ont disparu, détruits avec certaines archives militaires, l'étude de trois scientifiques permet de dire que cet appareil peut être restauré. Le coût de l'opération est estimé à 20 millions de francs, qui devraient être mis à la charge du budget de la défense et du ministère de la culture. S'agissant d'un objet de musée, quels sont les motifs invoqués pour la participation financière du ministère de la défense ?

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Réponse du ministère : Défense publiée le 05/05/1994

Réponse. - Le Concorde 001, premier prototype du programme d'avion de transport supersonique Concorde, a été utilisé en essais en vol jusqu'en novembre 1973, date à laquelle il a été remis au musée de l'air et de l'espace pour y être exposé et ouvert aux visites du public. Le musée de l'air et de l'espace ayant le statut d'un établissement public administratif, il assume donc la responsabilité et la charge de la préservation et de la restauration de cet appareil. Les intempéries subies par cet appareil, exposé depuis vingt ans sur le parking du musée, ont entraîné de nombreuses dégradations qui nécessitent aujourd'hui une remise en état. Le ministre de la culture a participé, à titre de membre du comité scientifique, aux travaux d'expertise de l'état de l'avion et y a contribué à hauteur de 100 000 F. Cette expertise a révélé que les dommages dus à la corrosion avaient un caractère superficiel, ce qui devrait permettre une remise en état avant mai 1995, date du prochain salon de l'aéronautique. Le financement des travaux de rénovation sera assuré essentiellement par des industriels aéronautiques mécènes ou partenaires. L'Aérospatiale, héritière de Sud Aviation, constructeur de l'appareil, a accepté en effet de participer à hauteur d'un million de francs et les sociétés Snecma et Messier-Bugatti apporteront leur concours sous forme d'heures d'atelier. Par ailleurs, des entreprises ont proposé, moyennant un retour de notoriété, de réaliser les travaux de décapage et de peinture à prix réduit et des personnels bénévoles viendront compléter les ouvriers du musée pour l'exécution des nombreux travaux de préparation avant peinture. Enfin, la compagnie Air France s'est déclarée intéressée et favorable à l'opération. Un conservateur du service de restauration des Musées de France continuera par ailleurs à apporter ses avis dans le cadre du conseil scientifique qui a été créé pour cautionner les travaux de restauration. Le musée financera en contrepartie sur son budget de 1994, pour un coût estimé à 7 millions de francs, un hangar métallo-textile destiné à abriter le Concorde 001 et d'autres appareils de collection. Le financement de cette opération remarquable de restauration du Concorde 001 repose donc essentiellement sur les aides financières ou matérielles que recevra le musée de l'air et de l'espace.

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