Question de M. BERNARD Roland (Rhône - SOC) publiée le 03/11/1994

M. Roland Bernard attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'incident survenu au poste frontière gréco-macédonien de Niki le 27 septembre dernier. Ce jour-là, les autorités grecques ont refusé le passage en Macédoine d'une délégation de 18 personnes du Mémorial du Front d'Orient qu'attendaient sur place notre ambassadeur et notre consul à Skopje. Seules trois personnes dont le président et le porte-drapeau ont été autorisées à se rendre en Macédoine. Ces anciens poilus de l'Armée d'Orient qui avaient visité plusieurs lieux du souvenir en Grèce désiraient se rendre au cimetière de Bitola où reposent quelque quinze mille soldats français et serbes. Qu'une délégation de nos compatriotes, en majorité anciens combattants de la Grande Guerre, soit interdite de circuler librement par un membre de l'Union européenne est assez stupéfiant. Il souhaite savoir quelle a été la réaction de la France devant cette violation difficilement qualifiable des règles qui fondent l'Union européenne.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 08/12/1994

Réponse. - La question des relations entre la Grèce et la Macédoine est suivie avec beaucoup d'attention par la France. A plusieurs reprises la France est intervenue auprès d'Athènes pour l'inciter à reprendre le dialogue avec Skopje, en soulignant les répercussions négatives du blocus entrepris par les Grecs : conséquences économiques tant en Macédoine qu'en Grèce du Nord ; conséquences politiques, avec un risque de déstabilisation de toute la région des Balkans. S'agissant plus particulièrement de l'incident signalé par l'honorable parlementaire, les difficultés qu'ont rencontrées les anciens combattants de l'armée d'Orient, le 27 septembre dernier, à la frontière gréco-macédonienne, ont été traitées par notre consulat général à Thessalonique ainsi que par notre ambassade à Skopje. Le ministère grec de Macédoine et de Thrace a été immédiatement saisi. Selon les explications fournies, le chauffeur du minibus transportant la délégation n'avait pas les papiers nécessaires pour quitter le pays ; aussi seules trois personnes ont pu, grâce au véhicule personnel de notre ambassadeur, se rendre à Bitola. Ce type d'incidents est assez fréquent, compte tenu des tensions frontalières. On constate que, sur le terrain, douaniers et policiers vont souvent au-delà de ce que souhaiteraient leurs autorités hiérarchiques. Nous n'avons pas manqué, dans nos contacts avec les autorités grecques, de souligner les problèmes que posent de tels comportements pour nos relations bilatérales ainsi que pour l'image que la Grèce pouvait avoir parmi nos concitoyens. Les responsables grecs en sont conscients.

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