Question de M. BERNARD Roland (Rhône - SOC) publiée le 19/01/1995

M. Roland Bernard attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle sur un problème posé par l'association Temps Jeunes, et qui préoccupe sans doute beaucoup d'autres mouvements de jeunesse et d'éducation populaire. Aujourd'hui à peine 10 p. 100 des enfants et des jeunes, en France, peuvent bénéficier des centres de vacances et de loisirs (organisés par les associations et contrôlés par l'Etat) : ceux dont les parents, aisés, peuvent en assurer la charge ; ceux qui parmi les plus défavorisés, perçoivent des allocations ; ceux qui bénéficient de l'aide d'un comité d'entreprise. Au moment où la consultation nationale de la jeunesse démontre la nécessité de renforcer l'autonomie des jeunes, d'affirmer leur citoyenneté, et l'importance d'écouter leurs aspirations, le centre de vacances et de loisirs acteur éducatif complémentaire à la famille et à l'école, constitue un apport majeur au développement social des jeunes. Devant l'exclusion des activités sociales de plusieurs millions de salariés des entreprises de petits effectifs, quelles sont ses réponses face à cette inégalité sociale ?

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Transmise au ministère : Jeunesse et sports


Réponse du ministère : Jeunesse et sports publiée le 13/04/1995

Réponse. - Dans le domaine des vacances et des loisirs éducatifs des enfants et des jeunes, le ministère de la jeunesse et des sports définit en liaison avec le ministère des affaires sociales la réglementation touchant à la protection des mineurs et il contrôle son application. Il valide, avec ses services déconcentrés, les contenus de formation des cadres bénévoles et professionnels intervenant dans les centres de vacances et de loisirs. Il apporte une aide financière aux associations qui assurent ces formations permettant que soient délivrés annuellement plus de 40 000 brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur ainsi qu'environ 2 000 brevets d'aptitude aux fonctions de directeurs de centres de vacances. Enfin, dans le cadre de conventions d'objectifs annuelles ou triennales, il soutient financièrement l'action des associations nationales organisant les séjours de vacances et les centres de loisirs que fréquentent annuellement plus d'un million de jeunes de quatre à dix-huit ans. Toutefois, ce chiffre n'évolue pas à la hausse ; le problème de l'accessibilité financière de ces centres de vacances et de loisirs pour les enfants et les jeunes explique en partie cette stagnation des fréquentations. Conscient de ce que toute une catégorie de population n'a pas accès aux aides " traditionnelles ", mais ne peut néanmoins faire face au coût d'un séjour, le ministère de la jeunesse et des sports a renforcé les aides attribuées au plan local sur la base de conventions avec les organisateurs des centres de vacances et de loisirs et destinées à favoriser un plus large accès aux vacances et aux loisirs collectifs. D'autres raisons peuvent également expliquer que peu d'enfants partent en séjour de vacances ou fréquentent les centres de loisirs ; en effet, il existe un décalage entre les attentes des jeunes concernant à la fois l'autonomie qui leur est accordée et la capacité d'agir sur l'organisation et le déroulement des séjours que leurs reconnaissent les adultes. C'est pourquoi, afin de permettre aux jeunes d'accéder plus librement aux vacances ou aux loisirs de leur choix, les services de la jeunesse et des sports peuvent proposer des " chèques loisirs " aux jeunes de quinze à vingt-cinq ans sous conditions de ressources. Par ailleurs, pour ceux qui ne partent pas, les actions menées chaque été dans le cadre des " opérations prévention été " offrent des activités de proximité et facilitent l'accès aux équipements pour les jeunes en difficulté des quartiers défavorisés (ces opérations ont été menées dans trente-six départements et on estime qu'elles ont touché 600 000 jeunes en 1994).

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