Question de M. BARBIER Bernard (Côte-d'Or - RI) publiée le 14/09/1995

M. Bernard Barbier attire l'attention de M. le ministre de la culture sur les menaces planant sur les associations de bénévoles pratiquant des fouilles archéologiques. En effet, à privilégier les seules fouilles de sauvetage et les fouilles programmées que les crédits publics autorisent, on transforme la France rurale en un désert archéologique où, en l'absence d'associations de bénévoles souvent découragées par l'administration, les clandestins et les indifférents ont tout loisir pour effacer la mémoire du sol. En interdisant de fouiller aux bénévoles, on met en péril toute l'action des associations qui les fédèrent. En conséquence il lui demande quelle politique il compte adopter vis-à-vis de ces associations, si sur des sites, comme celui de Mâlain en Côte-d'Or, les bénévoles ont pouvoir poursuivre leurs travaux et leurs recherches, et dans quelles conditions.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 14/12/1995

Réponse. - L'activité archéologique de terrain a connu, au cours des trois dernières décennies, des modifications considérables : à l'origine activités pratiquées de façon très majoritaire par des bénévoles et quelques rares professionnels menant leur recherche, les opérations archéologiques ont crû considérablement sur les plans de la durée et de la continuité des fouilles, des surfaces fouillées et du nombre de professionnels à l'oeuvre, du fait du développement de l'archéologie préventive et de sauvetage. Ce mouvement correspond à une meilleure prise en compte du patrimoine archéologique à l'occasion des travaux qui touchent le sol et le sous-sol, et l'on peut s'en féliciter, tout en sachant qu'il reste encore beaucoup à faire pour atteindre un degré pleinement satisfaisant de sauvegarde du patrimoine archéologique et que des questions de divers ordres restent posées. Le développement qui vient d'être évoqué ne pouvait être pris en charge par des structures fondées sur le seul bénévolat. Par ailleurs, en raison des progrès des méthodes d'investigation de tous domaines (prospection, fouille, analyses, etc.) et de l'extension des informations, il devient de plus en plus difficile de se maintenir à un niveau de compétence satisfaisant, lorsque l'on mène une activité professionnelle non archéologique. Cela étant, l'intérêt, voire la passion, pour l'archéologie manifestés par des citoyens qui n'en font pas leur métier sont des ressources sur lesquelles le ministère de la culture continue à compter. Elles ne trouvent pas leur seul point d'application dans la fouille ; les opérations de prospection et d'inventaire constituent ainsi, en particulier, un champ d'activité où les bénévoles peuvent, par leur connaissance du terroir, apporter une précieuse contribution, lors de la constitution et de l'enrichissement de la carte archéologique, à la connaissance et à la sauvegarde du patrimoine archéologique.

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