Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/04/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale qu'il a été constaté officiellement qu'en 1995 dans le Nord de l'Ukraine et en Biélorussie, on dénombrait sept cents cas de cancers de la thyroïde infantile dus à la radioactivité, soit dix à cent fois plus qu'avant la catastrophe de Tchernobyl. Il lui demande quelle est l'évolution des cancers de la thyroïde chez l'enfant en France, et notamment dans le Sud-Est, depuis la catastrophe de Tchernobyl.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 04/07/1996

Réponse. - Le panache radioactif émis par le réacteur accidenté de Tchernobyl a, sous l'influence des conditions météorologiques, affecté inégalement l'ensemble du territoire français marquant préférentiellement l'est de la France. Les retombées d'iode radioactif ont généré, dans notre pays, des doses d'exposition à la thyroïde chez l'enfant allant de 0,45 mSv dans la région Ouest, à 3,4 mSv dans la région Est. Ces surcroîts sont du même ordre de grandeur que l'irradiation naturelle, 2,4 mSv, et environ 600 fois plus faibles que les doses moyennes estimées sur la thyroïde des enfants résidant dans les zones contaminées autour de la centrale de Tchernobyl. Dix ans après, l'analyse des cas observés par les deux registres français spécialisés des cancers de l'enfant (région Lorraine et région PACA-Corse) ne montre pas d'augmentation du nombre de cancers de la thyroïde chez l'enfant depuis l'année de l'accident : en région Lorraine, sept cas ont été observés entre 1983 et 1994 pour une population couverte de 500 000 enfants de moins de quinze ans résidant au moment du diagnostic dans la région considérée (1 en 1983, 1 en 1987, 3 en 1989, 1 en 1990 et 1 en 1992) et en région PACA-Corse, dix-huit cas ont été observés entre 1984 et 1994 sur une population de 834 000 enfants de moins de quinze ans (2 en 1985, 1 en 1986, 2 en 1987, 4 en 1989, 1 en 1990, 2 en 1991, 1 en 1992 et 4 en 1994). Tous ces enfants sont actuellement vivants. En ce qui concerne la région PACA, une étude va être réalisée par le registre des cancers de l'enfant, conjointement avec l'observatoire régional de la santé, afin de retracer l'historique du lieu de domicile (plusieurs enfants sont nés hors de la région), du mode de vie et d'évaluer l'exposition aux radiations ionisantes.

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