Question de M. BERNARD Jean (Marne - RPR) publiée le 02/05/1996

M. Jean Bernard demande à M. le ministre de la culture de lui indiquer les grandes lignes de la politique menée en faveur de l'art lyrique et de lui exposer en particulier les mécanismes qui permettraient d'assurer, à court et à long terme, la cohérence entre l'ambition des objectifs retenus et la formation comme l'emploi des chanteurs et musiciens.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 25/07/1996

Réponse. - Les grandes lignes de la politique menée en faveur de l'art lyrique se définissent autour des axes prioritaires suivants : 1o Conforter les grandes institutions lyriques nationales dans leurs missions de diffusion et leurs moyens de fonctionnement. Le ministère de la culture a entrepris à cet égard une action de fond, en partenariat avec les collectivités locales, pour soutenir et restructurer l'activité de certains théâtres lyriques en région, comme l'illustrent l'établissement de la convention d'Opéra national à Lyon ou les réflexions menées pour améliorer la collaboration entre certains scènes lyriques, Marseille et Avignon, Nantes, Angers et Rennes, par exemple. La politique de conventionnement pluriannuel que le ministère de la culture souhaite mettre progressivement en oeuvre, et qui repose sur le principe d'un dialogue régulier entre toutes les collectivités concernées, constitue un outil essentiel du développement de l'art lyrique. Ces conventions permettent, en effet, de définir précisément les missions imparties aux institutions dans les domaines de la création, de la diffusion, de la recherche de collaboration entre les théâtres, de la recherche de nouveaux publics, de l'insertion professionnelle de jeunes interprètes ; elles sont aussi le moyen de leur garantir un développement mieux maîtrisé sur le long terme, et enfin le moyen d'en contrôler la gestion. 2o Poursuivre le développement d'autres formes de diffusion lyrique dans les régions, hors des réseaux institutionnels, grâce à l'aide apportée aux associations et compagnies lyriques. Ce type de soutien, initié par le ministère de la culture depuis quelques années, et qui prend la forme soit d'une aide au projet pour une tournée, soit d'une aide à une saison, permet à des équipes artistiques d'explorer des répertoires autres que ceux programmés par les grandes maisons d'opéra (répertoires de chambre notamment), et de les présenter dans des réseaux de salles qui ne sont pas spécialisées dans la production lyrique telles que scènes nationales, théâtres municipaux ou maisons de la culture. Au travers des tournées accomplies sur l'ensemble du territoire, ce sont plus de 400 représentations lyriques qui sont proposées chaque année par ces associations (Péniche Opéra, Opéra éclaté, ARCAL...) à des publics nouveaux qui trouvent ainsi l'occasion de découvrir et de se familiariser avec l'art lyrique. 3o Renforcer l'insertion professionnelle des jeunes chanteurs, objectif qui reste une préoccupation majeure du ministère de la culture. Outre le maintien des aides accordées aux quatre établissements d'insertion dont la mission première est d'aider les jeunes chanteurs en début de carrière (centre de formation lyrique de l'Opéra national de Paris, atelier lyrique de l'Opéra national de Lyon, CNIPAL à Marseille, Studio baroque du centre de musique baroque de Versailles), le ministère de la culture a décidé d'apporter son concours financier à la création du Jeune Théâtre lyrique de France. Celui-ci réunira dès la prochaine saison, à l'Opéra-Comique, une " troupe " de jeunes chanteurs à qui sera dispensée une préparation spécifique, adaptée à tous les aspects du métier lyrique et qui débouchera sur la production régulière de spectacles. Cette action, inscrite dans le long terme, illustre la volonté du ministère de la culture d'offrir aux jeunes interprètes la possibilité de se faire connaître du public tout en acquérant une pratique de la scène indispensable à la pleine réussite de leur carrière. 4o Favoriser la diffusion de la création contemporaine grâce au Fonds de création lyrique, mis en place en 1990 afin de promouvoir la création lyrique et qui regroupe le ministère de la culture, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, la Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes et le Fonds pour la création musicale. Fonctionnant sur le principe d'une aide automatique accordée à toute création ou toute reprise d'un ouvrage lyrique contemporain (écrit après 1950), le Fonds permet de contribuer à la constitution du patrimoine lyrique de demain en subventionnant les maisons d'opéra qui osent le pari de la création. En cinq ans, ce sont ainsi plus d'une quarantaine de créations qui ont pu être programmées par les institutions lyriques. ; grâce au Fonds de création lyrique, mis en place en 1990 afin de promouvoir la création lyrique et qui regroupe le ministère de la culture, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, la Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes et le Fonds pour la création musicale. Fonctionnant sur le principe d'une aide automatique accordée à toute création ou toute reprise d'un ouvrage lyrique contemporain (écrit après 1950), le Fonds permet de contribuer à la constitution du patrimoine lyrique de demain en subventionnant les maisons d'opéra qui osent le pari de la création. En cinq ans, ce sont ainsi plus d'une quarantaine de créations qui ont pu être programmées par les institutions lyriques.

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