Question de M. GÉRARD Alain (Finistère - RPR) publiée le 07/02/1997

Question posée en séance publique le 06/02/1997

M. le président. La parole est à M. Gérard.
M. Alain Gérard. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers
collègues, ma question s'adresse à M. Bayrou, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche.
Dans le cadre de la mission sur l'information et l'orientation des étudiants des premiers cycles universitaires, présidée par
M. Adrien Gouteyron, le Sénat a beaucoup réfléchi sur les dysfonctionnements du système d'orientation et sur l'échec des
étudiants qui en résultait en premier cycle.
Parmi les propositions qu'elle a émises pour y remédier, la mission proposait une nouvelle organisation de l'année
universitaire en premier cycle.
Je me félicite donc, monsieur le ministre, que, dans le cadre de la réforme de l'université, dont vous avez présenté le
premier rapport d'étape voilà deux jours, soit retenue l'idée d'une semestrialisation du premier cycle, avec un semestre
initial à l'entrée de l'université offrant des possibilités d'orientation variées à l'étudiant.
Je souhaiterais que vous puissiez nous détailler les modalités de cette réforme. Je m'interroge notamment sur les
possibilités de redoublement de la première année et sur l'organisation pratique de celle-ci. Je souhaiterais également
connaître le calendrier de la mise en oeuvre des mesures annoncées et savoir notamment comment les facultés vont
s'organiser pour offrir un enseignement dans chacune des disciplines d'un même champ. (« Très bien ! » et
applaudissements sur les travées du RPR, ainsi que sur certaines travées de l'Union centriste.)

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 07/02/1997

Réponse apportée en séance publique le 06/02/1997

M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. François Bayrou, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur
le sénateur, je tiens tout d'abord à vous remercier d'avoir noté que, dans cette importante réforme de l'université, les
changements qui vont affecter l'entrée au sein de cette dernière sont tout à fait essentiels.
En effet, comme l'avait noté le Sénat, l'échec était lié, pour beaucoup, à une mauvaise orientation : les lycéens s'inscrivant
à l'université le faisaient parfois sans connaître la discipline dans laquelle ils allaient s'inscrire - songez, par exemple, aux
juristes qui découvrent le droit à l'université, et qui ont pu s'en faire une fausse idée - et sans savoir non plus ce qu'est la
réalité du travail universitaire, lequel est fort différent, dans son principe, de ce qui est demandé au lycée.
Il nous a donc semblé qu'une vraie décision d'orientation ne pouvait se prendre qu'après l'expérience initiale de la
découverte de la discipline et des méthodes de travail, et avec une possibilité de réorientation. C'est pourquoi le semestre
initial, qui organisera l'entrée à l'université des nouveaux étudiants dès la rentrée prochaine, comportera trois unités
d'enseignement - j'ai abandonné le mot de « module », ne voyant pas exactement ce qu'il voulait dire - à savoir une unité
d'enseignement de la discipline choisie, une unité d'enseignement de la méthodologie du travail universitaire et une unité de
découverte des disciplines proches dans lesquelles l'étudiant pourrait se réorienter au bout d'un semestre universitaire.
Voilà qui lui permettra, à l'issue de ce semestre initial, soit de confirmer son choix initial, soit de préférer d'autres
disciplines du champ pour un DEUG, ou des formations courtes permettant une réorientation.
Telle était, je crois, la philosophie du travail du Sénat. Nous avons pu trouver des dispositions pratiques qui ont, me
semble-t-il, rassemblé beaucoup d'avis positifs, ce qui est heureux pour l'université.
Ce changement très profond, que M. le Premier ministre avait appelé de ses voeux, que M. le Président de la République
avait promis et qui, me semble-t-il, est de nature à donner un nouveau visage à l'université du xxie siècle, interviendra dès
la rentrée prochaine pour les nouveaux étudiants entrant à l'université. (« Très bien ! » et applaudissements sur les
travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)

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