Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/07/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'information parue dans le Figaro économie du 29 avril dernier sous le titre : " Déconnexion croissante entre formation et emploi " selon laquelle une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques souligne qu'" un emploi sur deux seulement est en rapport avec la spécialité enseignée en formation initiale ". Il lui demande quelle a été sa réaction face à une telle constatation et quelles mesures elle envisage de prendre pour remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 11/12/1997

Réponse. - L'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité est appelée sur le fait que, pour un salarié sur deux, selon une récente étude de l'INSEE, l'emploi occupé n'est pas en rapport avec la spécialité acquise en formation initiale. L'honorable parlementaire s'inquiète d'une déconnexion croissante entre formation et emploi. Les modalités de détermination des objectifs assignés à la formation initiale tiennent compte de la nécessaire recherche d'adéquation entre les flux de formation et les besoins du marché du travail, dont le lien est toutefois rendu de plus en plus complexe. Depuis 1973, l'INSEE, conjointement avec le ministère de l'éduction nationale, réalise des " bilans emploi-formation " afin d'étudier les mécanismes de la relation entre formation et emploi et la part du système éducatif dans le renouvellement des professions. Il convient tout d'abord de souligner que le nombre de diplômés, en stock et plus encore en flux, est croissant. Cette croissance résulte de l'allongement général de la scolarisation et d'une baisse régulière des sorties sans qualification de l'appareil de formation initiale. Ainsi, en 1993, 63 % des jeunes accédaient au niveau du baccalauréat alors qu'ils n'étaient que 58 % en 1991 et 36 % en 1985. L'allongement de la scolarité entraîne une élévation du niveau de formation des jeunes permettant à ceux-ci de suivre des formations ultérieures ajustées aux réalitées du moment. Divers paramètres agissent sur le marché du travail, et le diplôme acquis en formation initiale, même s'il garde une place privilégiée et demeure un élément déterminant face au risque du chômage, n'est pas toujours le facteur principal de détermination et de construction des compétences nécessaires à une carrière, la rapidité des mutations technologiques et organisationnelles pouvant conduire à changer à plusieurs reprises de métier et de qualification. Cette situation appelle la mise en place de dispositifs facilitant l'évolution constante des compétences tout au long de la vie. Dans ce but, une réflexion de fond visant à donner un nouvel essor à notre système de formation professionnelle continue a été initiée. Il s'agirait de permettre simultanément à l'entreprise d'accroître son niveau de performance et aux salariés d'acquérir et de développer des compétences professionnelles reconnues. Les solutions à prévoir devraient notamment porter sur l'organisation d'un dispositif de validation des compétences et sur les moyens de garantir à chaque salarié un égal accès à la formation continue.

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