Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/07/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur le compte rendu de son point de presse informel du 21 juin dernier jour de la fête de la musique rapporté par la lettre d'information de son ministère du 9 juillet 1997, numéro 12, page 6. Il lui demande : 1o quelle " politique de développement musical " proposera-t-elle dans les prochains mois ; 2o si elle estime devoir apporter le soutien des fonds publics à " l'émergence des musiques actuelles " lorsqu'elles rompent avec les traditions musicales françaises d'harmonie, de noble inspiration et de grande beauté et sont des facteurs incontestables de destruction de notre société par leur violence provocante ; 3o si elle estime du devoir de l'Etat, vu la situation des finances publiques, de développer " la politique de création musicale ", Berlioz, Gounod, Debussy, Bizet, Ravel étaient-ils soutenus par une politique de création musicale.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 09/10/1997

Réponse. - L'action financière de l'Etat en faveur de la musique dans notre pays s'organise autour de priorités dont les plus importantes concernent le secteur de l'enseignement d'une part et le développement des institutions lyriques et symphoniques en région d'autre part. Aux côtés des collectivités locales, il apporte ainsi notamment son aide aux nombreuses écoles de musique municipales, et à la trentaine d'orchestres régionaux et maisons d'opéra, permettant ainsi au plus grand nombre de nos concitoyens d'avoir accès à la pratique musicale, y compris pour les amateurs, et à la connaissance des grandes oeuvres du répertoire. Il soutient aussi les actions de restitution et de valorisation du patrimoine de la musique française, ce qui a permis en particulier à la musique baroque de connaître, au cours des dix dernières années, un élan considérable. A côté de ces priorités auxquelles il consacre une part très majoritaire de son budget, l'Etat accompagne l'émergence de formes musicales nouvelles, soit en soutenant la création contemporaine, soit en favorisant le développement et les pratiques des musiques actuelles dont l'impact social est important, notamment auprès de nombreux jeunes. Le soutien apporté à la création s'exprime soit par l'aide directe à des compositeurs qui peuvent bénéficier de commandes, soit plus largement, à travers le soutien à des structures de création ou de recherche ou encore à des festivals qui permettent de donner à entendre au public les musiques contemporaines qui constitueront le répertoire classique de demain toutes les époques, la culture musicale s'est enrichie en effet de courants nouveaux et les " classiques " actuels ont marqué leur temps par des évolutions, voire des ruptures vis-à-vis de la tradition du moment. La vitalité de la création musicale revêt ainsi des enjeux importants pour l'avenir et il est difficile d'imaginer que l'épanouissement de ces nouveaux compositeurs et de ces nouveaux courants pourrait s'effectuer à partir des strictes lois du marché. Il est de la responsabilité de l'Etat de ne pas laisser aux seules lois de l'offre et de la demande la détermination du paysage de la création contemporaine. Enfin, l'aide apportée à la pratique et la diffusion de courants musicaux plus populaires comme la chanson, le rock et le jazz repose sur l'extraordinaire impact que rencontrent ces formes musicales, notamment auprès de la jeunesse. Au carrefour des questions sociales et de professionnalisation des jeunes artistes, le soutien de l'Etat à ces secteurs, qui mobilise au demeurant des moyens budgétaires actuellement limités, permet aux créateurs de notre pays, soumis à rude concurrence, de se développer et de prendre leur place auprès du public.

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