Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 18/09/1997

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la flavescence dorée de la vigne. La flavescence dorée de la vigne est une maladie grave, actuellement en cours d'extension dans le département de l'Hérault. Classée en lutte obligatoire par arrêté ministériel du 1er août 1994, la flavescence dorée a fait l'objet d'un arrêté préfectoral qui fixe localement les conditions de lutte. Malgré les efforts et les moyens déployés par les différents partenaires institutionnels et professionnels, la maladie s'étend et touche beaucoup de secteurs viticoles du département : Hauts Cantons, Minervois, Piscénois, Saint-Chinianais. Face à ce constat, il convient de redéfinir les actions à conduire pour éradiquer cette maladie qui menace le vignoble languedocien. Aussi lui demande-t-il de prendre les mesures qui s'imposent pour amplifier l'action collective déjà engagée et l'adapter au développement récent de la flavescence.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 06/11/1997

Réponse. - La flavescence dorée est une maladie à mycoplasme de la vigne présente en France depuis très longtemps et restée cantonnée au vignoble d'Armagnac. Depuis une dizaine d'années, elle s'est extériorisée vers le vignoble audois, catalan, bordelais et maintenant languedocien, avec une présence significative dans l'ouest du département de l'Hérault et une progression vers l'est. Les raisons de cette extension ne sont pas encore élucidées, bien qu'il soit admis que la maladie est véhiculée par une cicadelle vectrice. En revanche, il est acquis qu'une mobilisation générale de la filière concernée (à commencer par les viticulteurs) selon une stratégie collective et technique cohérente permet sinon d'éradiquer, au moins de freiner largement son extension. Cette stratégie implique un plan d'actions ordonné comprenant : des traitements insecticides visant le vecteur de la maladie ; la destruction des foyers principaux de flavescence dorée, c'est-à-dire les vignes atteintes à plus de 20 % ; la destruction des ceps contaminés dans les vignes atteintes à moins de 20 % ; la destruction des repousses de vigne ou de porte-greffes aux abords des parcelles cultivées ; la destruction des vignes abandonnées. S'agissant du département de l'Hérault, les deux derniers points de cette stratégie n'ont pas encore été totalement mis en oeuvre. En 1998, leur application viendra conforter les premiers résultats enregistrés. Cette stratégie ordonnée peut, en outre, être harmonieusement complétée par un traitement à l'eau chaude des jeunes plants avant plantation. En outre, la mise en place de zones protégées pourrait contribuer utilement à valoriser les efforts sanitaires entrepris. Ce programme sera d'autant plus efficient que sa mise en place anticipera la présence de foyers importants sans attendre leur apparition, ce qui est trop souvent le cas actuellement. Un tel plan d'action sera toujours appuyé par les services de l'Etat, mais cet appui ne peut viser qu'une filière de production convaincue du bien-fondé des mesures décrites face à un risque très important mais parfois peu visible et souvent sous-estimé.

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