Question de M. RAFFARIN Jean-Pierre (Vienne - RI) publiée le 06/11/1997

M. Jean-Pierre Raffarin attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur les déclarations que ce dernier a formulées lors de son audition devant la commission des affaires économiques du Sénat, le 28 octobre 1997, concernant la volonté du Gouvernement de promouvoir le commerce électronique. Il lui demande ce que le Gouvernement compte faire pour évaluer l'impact sur l'emploi du développement du commerce électronique. En effet, il apparaît nécessaire de comparer le potentiel d'emplois nouveaux pouvant être créé par le commerce électronique avec les probables destructions d'emplois afférentes.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 08/01/1998

Réponse. - Comme le soulignent les études menées à ce jour, aux Etats-Unis, au Japon ou en Europe, les technologies de l'information et de la communication devraient être dans l'avenir porteuses de croissance économique, de création d'emplois et indirectement d'une meilleure cohésion sociale. Ces technologies sont en effet susceptibles de créer une nouvelle dynamique de la demande par l'émergence de nouveaux marchés, par la mise en oeuvre de conditions de concurrence dont devraient profiter les consommateurs et par l'accélération des échanges internationaux qu'elles devraient susciter. De ce point de vue, le commerce électronique, qui constitue l'une des composantes essentielles des nouvelles technologies de l'information et de la communication, sera un puissant vecteur de fluidification des échanges commerciaux et permettra, à moindre frais, aux entreprises d'étendre au monde entier leur clientèle. La France a d'ores et déjà une expérience dans ce domaine grâce à la télématique, qui génère actuellement un chiffre d'affaires égal à celui d'Internet dans le monde entier. Il nous faut capitaliser sur cet acquis qui a permis l'éclosion d'une industrie nationale performante et le développement des sociétés de services en informatique françaises sur ce créneau. C'est pourquoi le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a confié une importante mission sur ce sujet à M. Francis Lorentz. Dans le cadre de cette mission, l'ensemble des aspects du commerce électronique sera étudié, en particulier ses impacts sociaux. Néanmoins, l'émergence récente de ce nouveau type de commerce ne permet pas encore d'avoir suffisamment d'informations pour quantifier l'impact exact sur l'emploi du commerce électronique, même si une étude récente de la Commission européenne montre que la croissance de l'emploi dans le secteur des services pour les grands pays industrialisés est liée directement au poids de l'investissement dans les technologies de l'information. Toutefois, il convient de souligner que, pour que les effets sur l'emploi jouent d'une manière positive, un certain nombre de conditions doivent être réunies. En premier lieu, le commerce électronique sera un puissant outil de compétitivité et donc un facteur de différenciation entre les entreprises et entre les économies. La vitesse de diffusion de ce nouvel instrument dans le tissu industriel est donc non seulement une condition pour réussir le passage vers la société de l'information mais devrait également permettre à notre économie de conserver son degré de compétitivité. La volonté et l'action du Gouvernement pour accélérer l'usage du commerce électronique visent à répondre à ce nouveau défi. En second lieu, le commerce électronique et, d'une manière plus générale, les technologies de l'information et de la communication, vont modifier la structure des qualifications. Il est nécessaire que la diffusion de ces technologies soit accompagnée d'un effort de formation pour éviter que l'évolution de l'offre d'emplois soit défavorable aux moins qualifiés et puisse permettre une utilisation efficace de ces outils dans les entreprises. L'effort consenti par le Gouvernement dans son plan pour l'introduction des nouvelles technologies de l'information et la communication à l'école va dans ce sens. Le mouvement vers le commerce électronique global est inéluctable. Il est fondamental que les entreprises françaises s'y préparent, dans les meilleures conditions.

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