Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 27/11/1997

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'importance que les trufficulteurs français attachent à la recherche française en matière de truffes et de trufficulture et surtout l'intérêt de la coordination et des moyens que l'Etat a mis en place dans ce domaine. Les trufficulteurs français placent de grands espoirs dans l'action dans ce domaine, via l'INRA (Institut national de la recherche agronomique). Ils attendent que la science fasse reculer les incertitudes actuelles de la culture de la truffe afin que notre pays puisse retrouver une production du niveau de celle de la fin du siècle dernier (plus de 1 000 tonnes, contre 30-40 actuellement). Depuis cinq ans, la trufficulture est accompagnée par des efforts significatifs en matière d'expérimentation technique, de formation et de vulgarisation à l'usage des techniciens et planteurs. L'obstacle pour la continuité et la réussite des actions est donc de nature financière. Les dotations de base des laboratoires (qui ne sont pas spécialisés sur les truffes) sont modestes et en baisse constante. Grâce à des financements locaux (principalement les régions) des opérations comme le typage des truffes (avec des retombées sur les contrôles), les arômes ou le fonctionnement des sols truffiers ont été maintenues, mais dans le cadre strict d'actions régionales. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte mettre en oeuvre pour assurer au plan national la continuité des travaux et le maintien d'une compétence reconnue.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 19/03/1998

Réponse. - La truffe est un produit culturel, fortement ancré dans la tradition française. Les trufficulteurs français placent de grands espoirs dans les actions de recherche de l'Institut national de la recherche agronomique. Trois équipes de recherche sont impliquées directement par ce thème : 1) une unité à Bordeaux s'intéresse aux conditions de milieux favorables à la mycorhization. Récemment elle a notamment développé des travaux sur le cèpe de Bordeaux, ceci ayant des répercussions intéressantes sur les travaux spécifiques menés sur la truffe ; 2) une unité de Clermont-Ferrand travaille sur ce thème du point de vue de l'identification moléculaire. Cette recherche se déroule actuellement avec l'aide du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. Ce programme va être renforcé par une collaboration avec la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et l'implication d'une équipe de l'INRA de Nancy sur les aspects touchant à la physiologie ; 3) une unité à Montpellier investit le champ d'étude des relations du champignon avec les types de sols. Actuellement, sur ce point, les efforts de cette équipe se portent sur le transfert des résultats obtenus. L'ensemble de ce potentiel scientifique permet d'assurer la continuité des travaux sur la truffe et le maintien d'une compétence reconnue. L'engagement de l'Etat pour ce secteur s'est concrétisé en mars 1993 par le protocole relatif au développement de la production de truffe. Depuis lors, de nombreuses actions scientifiques, techniques, réglementaires et interprofessionnelles ont été conduites en partenariat avec la Fédération française des trufficulteurs, signataire du protocole. Ainsi le programme interrégional d'expérimentation et de diffusion des résultats est appliqué, dans le cadre du XIe plan, sous la responsabilité du groupe national de pilotage qui fixe les priorités et coordonne les activités cofinancées par les pouvoirs publics à travers l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes et de l'horticulture.

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