Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 22/01/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'information parue à la page 30 B du quotidien Le Figaro du 6 janvier dernier sous le titre " L'ingratitude des animaux surprotégés ", selon laquelle " sangliers, loups, cormorans créent des dégâts considérables dans les régions qui les abritent... L'an dernier, une somme record de 155 millions de francs, en hausse de 30 % par rapport à celle de l'année précédente et quatre fois plus élevée que celle versée voilà dix ans, a été déboursée au titre de dédommagement de dégâts causés par le grand gibier. " Il lui demande quelle est sa réaction face à cette information et si elle envisage de prendre des mesures pour remédier à cette situation et aux conséquences budgétaires de cette prolifération des animaux protégés auteurs de considérables dégâts.

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Réponse du ministère : Aménagement du territoire publiée le 09/04/1998

Réponse. - Mme la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a pris connaissance de la question concernant l'indemnisation et la prévention des dégâts de gibier. En application des articles R. 226-2 et suivants du code rural, l'indemnisation des dégâts de grand gibier aux récoltes est réalisée sur un compte d'indemnisation individualisé dans le budget de l'Office national de la chasse par département. Chaque compte départemental est alimenté par : une part des redevances cynégétiques départementales et nationales acquittées chaque année lors de la validation du permis de chasser ; les taxes versées par les bénéficiaires de plans de chasse (essentiellement pour le cerf et le chevreuil) ; une part de la redevance nationale grand gibier due par les chasseurs de grand gibier, titulaires d'un permis national ; dans les départements où les recettes précédentes ne suffisent pas à payer les dégâts, des cotisations supplémentaires sont mises à la charge des chasseurs de grand gibier qui adhèrent à la fédération départementale des chasseurs. Les dépenses prises en charge sur ces comptes sont : les indemnités versées aux victimes des dégâts ; les frais entraînés par cette indemnisation, en particulier pour la rémunération des estimateurs. L'équilibre financier général du système est difficile à maintenir en raison de l'importante hausse des dépenses en francs constants. Le coût du dispositif d'indemnisation s'est élevé en 1996 à 156 millions de francs. 138 millions de francs d'indemnités ont été versés aux victimes pour 46 000 dossiers contre 63 millions de francs (valeur 1996) en 1976 pour 12 000 dossiers et 91 millions de francs (valeur 1996) en 1986 pour 23 000 dossiers. Le conseil d'administration de l'Office national de la chasse peut décider de consacrer, en application de l'article R. 226-5 du code rural, une partie des sommes du compte d'indemnisation reportées en fin d'exercice à des actions techniques d'intérêt général concernant les dégâts de grand gibier. L'Office national de la chasse a consacré 4,8 millions de francs à ces actions en 1996. Les fédérations départementales des chasseurs peuvent elles-mêmes financer, dans le cadre de leurs missions statutaires et sur leurs fonds propres, des actions de prévention (de l'ordre de 20 millions de francs en 1996). Ces actions de prévention portent principalement sur la pose et l'entretien de clôtures de protection. De nombreuses fédérations départementales des chasseurs, qui ont à supporter indirectement, à partir d'un certain niveau, la charge d'indemnisation des dégâts, saisissent ainsi l'opportunité, par le financement d'actions de prévention, de réduire une charge particulièrement lourde.

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