Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 05/02/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la fiche 2 sur la douleur du numéro 3 (décembre 1997) du magazine Organisation cancérologie santé dans laquelle sont identifiés les principaux facteurs d'échec dans l'organisation de la prise en charge de la douleur en cancérologie : mauvaise évaluation de la douleur, formation incomplète ou inadaptée du personnel, mauvaise éducation du patient, manque de collaboration entre les équipes médicales, manque de moyens (en temps et en personnel)... Il lui demande quelle est sa réaction face à cette constatation et par quels moyens envisage-t-il d'inciter à ce que la douleur des malades notamment des patients cancéreux soit mieux prise en charge car, comme le précise le magazine cité ci-dessus, en 1995, " 57 % des patients cancéreux se plaignent de douleur, 39 % des patients cancéreux (soit 69 % des 57 %) déclarent que ces douleurs entravent leur existence et un tiers des patients cancéreux (soit 30 % des 57 %) déclarent ne pas être traités pour leurs douleurs ".

- page 371


Réponse du ministère : Santé publiée le 10/09/1998

Réponse. - Un plan triennal de lutte contre la douleur est en place. Il concerne tous les malades présentant un symptôme douloureux et bien évidemment les malades atteints d'un cancer. Ce plan s'articule autour de quatre axes, la prise en compte de la demande du malade, le développement des prises en charge des malades dans tout le dispositif sanitaire, la formation des professionnels, l'information des usagers du système de santé. Sur le plan de la pratique quotidienne des praticiens, tout est actuellement mis en uvre pour que dans des délais rapides les médecins puissent prescrire sur une ordonnance unique et infalsifiable tous les antalgiques existants sans exception. Ceci suppose notamment la suppression du support actuel de prescription des médicaments dits stupéfiants qui est le carnet à souches. A la place devrait être créée une ordonnance unique et sécurisée pour tous les médicaments, ce qui représentera un allègement des contraintes administratives des médecins. Des mesures sont également prévues pour que les techniques de pompes d'auto-analgésie, contrôlées par le patient, soient plus largement diffusées dans les établissements de santé. Dans l'axe de la formation des professionnels, l'importance de l'application des mesures réglementaires qui existent d'ores et déjà, dans le domaine de la formation initiale des médecins, a été rappelée. Le recensement en cours des structures de traitement de la douleur chronique rebelle permettra une meilleure information des usagers et des professionnels de santé. Dans l'objectif de mettre le malade en situation de signaler sa douleur sans craindre d'être éconduit, un carnet douleur va prochainement être remis à tous les patients hospitalisés afin de leur apporter les informations utiles sur les possibilités thérapeutiques actuelles et l'efficacité qui peut en être attendue. En outre, un plan de communication tourné vers le grand public va intervenir, avant la fin de l'année, pour contribuer à ce que le douleur ne soit plus vécue par un malade résigné comme une fatalité, mais comme un symptôme que les thérapeutiques actuelles permettent de maîtriser. En ce qui concerne plus particulièrement la douleur des malades atteints d'un cancer, la récente circulaire du 24 mars 1998 sur l'organisation des soins en cancérologie rappelle que le douleur doit être systématiquement prise en compte quelles que soient les modalités de soins. En outre, des programmes régionaux de santé en cancérologie sont en place en Alsace, Champagne-Ardenne et Ile-de-France, et sont prévus prochainement en Auvergne et Nord - Pas-de-Calais, intégrant notamment le thème de la douleur.

- page 2920

Page mise à jour le