Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/02/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'information parue à la page 18 du quotidien Le Figaro du 6 février dernier selon laquelle des chercheurs grecs veulent prévoir les séismes à l'aide de signaux électriques dans le sol. La méthode " Van ", tentant d'interpréter des courants électriques dans les roches comme signaux précurseurs d'un tremblement de terre, était ardemment défendue par un vulcanologue célèbre récemment disparu, " qui y voyait un champ prometteur de compréhension et de prévision des séismes ". Cette méthode a pourtant été abandonnée dans la région alpine, au profit d'une étude des mouvements à long terme des plaques tectoniques. Il lui demande si elle peut lui indiquer les raisons pour lesquelles cette méthode a été abandonnée, et si elle envisage d'y avoir de nouveau recours dans un avenir proche.

- page 517


Réponse du ministère : Aménagement du territoire publiée le 30/07/1998

Réponse. - La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a pris connaissance, avec intérêt, de la question concernant la prévision des séismes à l'aide des signaux électriques. La méthode Van, du nom des chercheurs grecs Vanatos, Alexandropoulos et Nomikos a, dès le début des années 80, été présentée par ses inventeurs comme un moyen de prédiction des séismes. Basée sur des mesures de courants électrotelluriques, elle prétend identifier des signaux électriques anormaux qu'elle interprète comme des précurseurs à court terme de futurs séismes. Devant les exemples de succès revendiqués par le groupe Van en Grèce, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) a, en 1990, équipé 5 sites de la région alpine avec des appareillages Van. Une période d'essais de deux ans a clairement mis en évidence que la méthode n'était pas, en l'état, opérationnelle. Aucune corrélation n'a pu être établie entre les variations des signaux électriques, qui étaient dans leur grande majorité des artefacts, et l'activité sismique de la région. Une telle constatation ne faisait d'ailleurs que confirmer les doutes émis par une grande partie de la communauté scientifique internationale. C'est pourquoi la décision a été prise en 1993 d'abandonner l'objectif d'une démonstration opérationnelle immédiate au profit d'un effort de recherche scientifique portant sur la genèse de ces signaux électriques et de transformer en conséquence le site sismiquement le plus sensible, celui de Sur Frête en laboratoire de mesures telluriques et géophysiques. Cette démarche de recherche scientifique a été également suivie par des équipes de l'Institut de physique du globe de Paris, en Grèce de 1993 à 1994, puis sur des sites équipés expérimentalement en Guadeloupe à partir de 1994. Elle est la condition préalable indispensable à une progression efficace dans le domaine ouvert par les chercheurs grecs.

- page 2452

Page mise à jour le