Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 09/04/1998

M. Jacques Legendre très inquiet des informations qui font état d'une grave famine au Niger, demande à M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie si la nouvelle est exacte et quelles mesures le Gouvernement français a prises pour aider la population de ce pays ami à faire face à la situation.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 04/06/1998

Réponse. - Cette année encore, une partie de la population nigérienne connaît une situation alimentaire difficile, avec un déficit céréalier prévisionnel de l'ordre de 160 000 tonnes (avant aide alimentaire). Autrement dit, 7 % des besoins céréaliers ne seront couverts ni par la production ni par les importations commerciales. Parallèlement, les prix des céréales en début d'année 1998 sont plus élevés qu'à la même époque en 1997. La migration de la population rurale masculine, traditionnelle durant la saison sèche, a été accentuée cette année. La situation alimentaire au Niger est certes préoccupante, mais les systèmes d'information fonctionnent et les acteurs de l'aide s'organisent. Aux lendemains de la récolte d'octobre 1997, le Niger a retenu le principe de réunions bimensuelles entre le gouvernement, les bailleurs de fonds (Union européenne, coopération française, allemande et américaine) et les organisations onusiennes (PAM, FAO). Les acteurs s'efforcent sur le terrain de coordonner leurs actions pour apporter des solutions adaptées à la crise alimentaire : la FAO a mis en place des distributions de semences ; le PAM a ciblé ses programmes de cantines scolaires et de centres de soins materno-infantiles vers les régions les plus touchées. La coopération française participe à cet effort par la reconstitution du stock national de sécurité (en collaboration avec l'Union européenne) par des programmes de lutte contre la malnutrition infantile et par le financement de projets à haute intensité de main-d' uvre rémunérée en vivres. Le renforcement des actions d'urgence engagé par l'ensemble des bailleurs de fonds au Niger, s'il permet de faire face à la situation actuelle, ne constitue cependant pas une solution durable. Une partie importante de la population nigérienne souffre en effet d'une insécurité alimentaire chronique, exacerbée chaque année par la stagnation des récoltes céréalières, une forte hausse des prix des céréales et un manque de revenus alternatifs. Cette situation réclame des réponses dépassant le simple cadre de l'aide alimentaire. C'est pourquoi l'aide française intervient au Niger afin de promouvoir, en coordination avec les autres bailleurs de fonds et le gouvernement nigérien, le développement économique de ce pays.

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