Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 21/05/1998

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de nos compatriotes en Indonésie. La commission sénatoriale qui s'est rendue sur place a pu constater l'important travail de notre ambassade pour assurer la sécurité des Français installés dans ce pays. Compte tenu de l'aggravation de la situation et des décisions prises par les Etats-Unis et le Japon pour leurs ressortissants, il souhaiterait savoir si la France envisage de prendre des décisions à la fois pour les Français vivant sur place et pour les personnes qui se rendraient en Indonésie en touristes.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/07/1998

Réponse. - La situation des Français résidents ou de passage en Indonésie a fait l'objet de la plus grande attention de la part de notre représentation à Jakarta au moment où l'Indonésie était confrontée à un contexte de forte tension. Nos compatriotes ont été tenus informés de l'évolution de la situation par notre ambassade via les chefs d'ilots. Par ce moyen et par la mise en place d'un service téléphonique d'informations actualisées à l'ambassade, les consignes et recommandations ont pu ainsi être diffusées auprès de nos compatriotes (éviter les rassemblements de foule, limiter les déplacements au strict nécessaire, ne pas sortir la nuit). En province, ces consignes ont été diffusées par nos consuls honoraires (Bali, Medan, Yogyakarta, Balikpapan, Surabaya, Bandung...). L'aggravation de la tension à partir de 15 mai a conduit le ministère des affaires étrangères, sur recommandation de notre ambassade à Jakarta, recommandation résultant de la concertation avec nos partenaires de l'Union européenne à Jarkata, à déconseiller, jusqu'à nouvel ordre, les déplacements professionnels ou touristiques en Indonésie, Par ailleurs, les personnes dont la présence n'était pas indispensable localement ont été invitées à quitter le pays. Ces départs se sont effectués sur une base volontaire. L'ambassade de France s'est efforcée, dans toute la mesure, de faciliter les départs (présence d'un agent à l'aéroport de Jakarta, assistance du consul honoraire à Bali >Dempasar>) pour les touristes qui ont progressivement quitté ce pays. Les dispositions ont été prises afin que les élèves du lycée international de Jakarta, dont la situation a nécessité la fermeture, soient intégrés sans délai dans les classes du lycée français de Singapour, de façon que leur scolarité ne soit pas compromise, notamment à l'approche du baccalauréat. Le 19 mai , date à laquelle eut lieu la manifestation à Jakarta dont on redoutait qu'elle ne dégénère en incidents très violents, il ne restait plus que 600 Français sur les quelque 3 000 recensés en Indonésie. La démission du président Suharto le 21 mai et la baisse de tension qui s'en est suivie sans délai a permis d'éviter de recourir à une évacuation de nos derniers ressortissants, évacuation dont les modalités avaient été prévues par la cellule de veille sur la sécurité des communautés françaises à l'étranger. Dès le début de la crise indonésienne, une cellule d'informations à destination du public (familles, entreprises, institutions, etc.) a été mise en place au Quai d'Orsay et ce jusqu'au 21 mai 1998.

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