Question de M. CAZALET Auguste (Pyrénées-Atlantiques - RPR) publiée le 25/06/1998

M. Auguste Cazalet souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la bonne réputation dont bénéficie la production de veau sous la mère auprès des consommateurs en termes de confiance et de qualité et comment elle contribue au renforcement de la culture gastronomique et de l'art du bien-vivre de nos régions. Dans le Sud-Ouest, cette production constitue le revenu de 20 000 familles d'agriculteurs. C'est la raison pour laquelle elle mériterait d'être prise en compte en tant que production spécifique du troupeau allaitant au même titre que celle du jeune bovin. Si tel n'était pas le cas, les veaux n'achèveraient plus leur cycle à l'âge de cinq mois et iraient gonfler les stocks de viande rouge en Europe, contribuant ainsi à alourdir le budget communautaire des aides aux jeunes bovins. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les propositions qu'il envisage de faire afin que le caractère spécifique de cette production soit pris en compte dans le cadre de la prochaine politique agricole commune (PAC).

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/08/1998

Réponse. - Le veau élevé sous la mère occupe une place déterminante au sein de la filière du veau de boucherie et il importe de préserver cette production de type traditionnel, fondée sur l'exploitation d'un cheptel allaitant et sur une alimentation naturelle. Située pour l'essentiel dans des régions économiquement fragiles, elle participe également au maintien d'une activité et à l'aménagement du territoire. En outre, les efforts déployés par les acteurs professionnels dans leur démarche, privilégiant la qualité et la communication, confortent l'image positive dont bénéficie la viande de veau élevé sous la mère et concourent de façon certaine au développement durable de la production. A cet égard, le débat communautaire qui s'est engagé depuis quelques mois sur les perspectives du marché de la viande bovine, dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, ne doit en aucun cas remettre en cause l'avenir du secteur vitellier et a fortiori de la viande issue de veaux élevés sous la mère ; celle-ci constituant un segment très valorisé, à en juger la part croissante de labellisation du produit. Les négociations européennes en cours ne peuvent pas éluder la production vitellière qui, en sa fonction régulatrice, contribue notablement à la maîtrise de la production de viande rouge. Pour autant, en raison des spécificités de la production française et des intérêts divergents de ses principaux concurrents communautaires, il convient de rester très vigilant sur l'évolution de ce dossier et d'analyser les conséquences que pourrait entraîner toute proposition ayant un impact, direct ou non, sur la production vitellière. Il importe aussi qu'une telle analyse distingue les systèmes de production sensiblement différents, que sont le veau élevé sous la mère et la production de veaux dits de boucherie. Depuis le début des négociations, les pouvoirs publics français se sont attachés à rappeler aux instances européennes le rôle majeur que joue l'elevage bovin, en particulier allaitant, dans l'équilibre et la vitalité de nos zones rurales les plus fragiles. A cet égard, le veau sous la mère est l'un des exemples illustrant cette mission essentielle que remplissent les modes d'élevage traditionnels.

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