Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 16/07/1998

M. Guy Fischer appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la revendication des syndicats des personnels de La Poste concernant le passage aux 35 heures. L'opérateur public emploie 300 000 personnes, et se trouve donc le second employeur national après l'Etat. L'inquiétude des organisations syndicales est renforcée par le fait que La Poste a perdu 10 000 emplois en trois ans et que le contrat de plan qui vient d'être conclu, s'il chiffre l'objectif de dégager à terme 6 % d'éxcédents bruts du chiffre d'affaires, ne comporte en revanche aucun objectif en terme de mission de service public, de préservation de l'emploi, de passage aux 35 heures et d'unicité des statuts et des carrières. Sachant que le passage aux 35 heures sans aide financière coûterait, selon les experts, 7 milliards de francs à La Poste, ces syndicats ne comprennent pas que la loi sur la réduction du temps de travail exclue La Poste des aides de l'Etat. Ils justifient leur argumentation par le fait que 40 % des activités de La Poste sont en concurrence directe avec des entreprises privées, qui bénéficient, elles, de l'aide de l'Etat. Ils affirment par ailleurs qu'un passage rapide aux 35 heures permettrait la création de 18 000 emplois à La Poste. Compte tenu de ces éléments, il lui demande de lui faire connaître son sentiment sur cette revendication d'étendre l'aide à La Poste pour le passage aux 35 heures de travail hebdomadaire.

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Transmise au ministère : Industrie


Réponse du ministère : Industrie publiée le 08/04/1999

Réponse. - La loi nº 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail pose le principe de la réduction de la durée légale du travail de 39 à 35 heures pour les entreprises de plus de 20 salariés au 1er janvier 2000 et pour l'ensemble des entreprises à l'horizon du 1er janvier 2002. La Poste est incluse dans le champ d'application de la loi. L'entreprise a engagé une concertation avec l'ensemble des organisations professionnelles représentatives qui a abouti à un accord sur la réduction et l'aménagement du temps de travail signé le 17 février 1999 avec quatre organisations professionnelles (CFDT, FO, CFTC, CGC). Cet accord a notamment un impact favorable en termes d'emplois, puisqu'il autorise, dans le cadre d'une stabilité globale des effectifs de La Poste, une augmentation sensible des recrutements, 20 000 pour les deux prochaines années, en hausse de plus de 42 % par rapport aux quatre dernières années (1994-1997). Conformément à l'exposé des motifs de la loi, la réduction de la durée du travail sera mise en uvre à travers la réorganisation du travail dans chaque entité de La Poste. Cette adaptation sera réalisée au regard des besoins des clients, des postiers, de l'entreprise, de la collectivité nationale. Les quatre objectifs majeurs de La Poste dans ce projet sont ainsi d'améliorer la qualité de service rendu aux clients, de répondre aux aspirations des postiers en matière de régimes de travail, d'assurer la compétitivité de La Poste pour garantir des tarifs abordables pour tous les Français, de contribuer à la politique de solidarité nationale, notamment en matière d'emplois des jeunes et de lutte contre la précarité. C'est ainsi que la situation de chacun des agents contractuels employés à temps partiel fera l'objet d'un examen systématique avec la volonté de développer les activités des intéressés dans l'entreprise. Avec l'adaptation des organisations, La Poste se fixe comme deuxième principe général d'application de la loi de rénover le dialogue social. Elle propose à ses partenaires sociaux une démarche de transparence, permettant de déboucher sur des négociations locales et d'assurer le suivi des décisions aux différents niveaux de responsabilité. S'agissant des incitations financières à la réduction du temps de travail, le décret nº 98-493 du 22 juin 1998, précisant le champ d'application de l'aide prévue par l'article 3 de la loi précitée, indique que La Poste ne peut pas bénéficier d'aide. Pour certains organismes publics dépendant de l'Etat, la loi prévoit toutefois que des modalités d'accompagnement de la réduction du temps de travail peuvent être déterminées notamment dans le cadre des procédures régissant leurs relations avec l'Etat. Le contrat d'objectifs et de progrès, portant contrat de plan de La Poste, a défini pour la période 1998-2001 les grands axes de développement de l'exploitant public et le cadre des relations financières avec l'Etat. Il traduit des avancées importantes en faveur du service public, de La Poste, de ses clients et de son personnel, et contribue de manière significative à l'équilibre d'ensemble de cette entreprise.

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