Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 15/10/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la VIe édition de la Semaine internationale de la francophonie, du 14 au 21 mars 1998. Il lui demande s'il peut lui indiquer quel bilan le Gouvernement français a établi de cette Semaine internationale de la francophonie et quelles en sont les conséquences concrètes en ce qui concerne les moyens mis en oeuvre pour atteindre les objectifs précisés par le délégué général du Québec en France lors de son admirable intervention du 18 mars dernier au Palais-Bourbon.

- page 3227


Réponse du ministère : Coopération publiée le 04/02/1999

Réponse. - Depuis 1988, chaque 20 mars, les pays ayant le français en partage célèbrent la Journée mondiale de la francophonie. Cette manifestation dont la date commémore la création à Niamey (Niger), le 20 mars 1970, de l'Agence de la francophonie (ex ACCT) entend promouvoir le rayonnement de la communauté francophone aujourd'hui forte de 500 millions d'habitants et de 52 Etats et gouvernements répartis sur les cinq continents. Si tous les pays francophones fêtent cette journée, célébrée bien souvent durant une semaine, voire un mois, d'autres Etats non membres de la communauté francophone (Colombie, Chili, Bolivie, Venezuela, Pérou, Equateur, Inde, Philippines, Arabie saoudite, Emirats arabes unis...) ont choisi de s'associer à cette initiative qui remporte un succès et une audience grandissants. En 1998, cet engouement pour la francophonie a pu s'exprimer dans plus d'une centaine de pays grâce au concours de nos postes diplomatiques et consulaires qui, en s'associant avec d'autres représentations diplomatiques francophones, ont organisé de nombreuses manifestations auxquelles a participé un public nombreux. Par ailleurs, nos postes s'appliquent à concentrer leur programmation culturelle sur cette période de l'année. En France, la 11e édition de la Journée mondiale de la francophonie s'est déroulée du 14 au 22 mars 1998. Le ministre de l'éducation nationale a, comme chaque année, adressé une circulaire à tous les recteurs, vice-recteurs et inspecteurs d'académie pour leur demander de sensibiliser les élèves à cette échéance. Partout en France, de nombreuses animations portant sur les mots, le langage, le conte, le théâtre, la chanson et l'écrit, regroupées dans le cadre de l'opération " Le français comme on l'aime ", ont mis en valeur les différentes facettes de la langue française et de la francophonie. Un public nombreux a été invité à ces manifestations tenues dans des établissements culturels, des universités, des librairies et des cafés littéraires. A Paris, des milliers de jeunes de quatorze à trente ans se sont retrouvés à la Cité des Sciences à l'occasion de " La nuit de la toile et de la francophonie " pour un concours en direct avec d'autres jeunes de pays francophones. Marie Treps, linguiste à l'Institut national de la langue française, a imaginé des parcours autour de la langue française et conçu un cycle de visites " langue française " avec les guides conférenciers de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites. L'Hôtel de Sully a organisé une exposition sur les mots consacrée à Robert Racine, artiste québécois. Des cafés littéraires " Aimez-vous le français ? " ont été ouverts à la Sorbonne, à Lyon et à Strasbourg à l'initiative de la fondation de La Poste. D'autres initiatives peuvent être relevées : des journées portes ouvertes au Journal officiel, l'installation de cyber-cafés sur le droit et la langue française, un hommage au Vietnam (hôte du dernier Sommet de la francophonie) intitulé " Le printemps vietnamien à Paris " au Forum des Halles, des remises de prix : prix Georges-Pompidou, prix Roland-Dorgelès, prix Richelieu, prix littéraires de l'association des écrivains de langue française... La province a également pris une part active au succès de cet événement et dans les régions, les départements et les communes, les associations culturelles, les directions régionales d'actions culturelles, les enseignants ont sollicité le ministère des affaires étrangères pour les aider à organiser leurs activités autour du thème de la francophonie. Ce sont de telles initiatives qui mettent la francophonie à la portée de tous et touchent un public de plus en plus large. Pour ce concerne les objectifs que M. Michel Lucier, délégué général du Québec en France, a assignés à la francophonie lors de son allocution au Palais Bourbon le 18 mars 1998, les moyens mis en uvre par la France en sa qualité de principal bailleur de fonds rejoignent très directement ses préoccupations. M. Lucier insistait dans son intervention sur les défis de la modernité auxquels la francophonie était confrontée : la fabrication et la transmission de connaissances en français, le respect et la promotion de la diversité culturelle, le renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit, la diffusion des uvres de création et des travaux scientifiques en français. La Journée de la francophonie, dans la mesure où elle sensibilise l'opinion publique française aux ressources, aux valeurs et aux enjeux de la francophonie, contribue à lui faire prendre conscience de la pertinence des objectifs soulignés par le délégué général du Québec auxquels la France adhère sans réserve. La France poursuit également ces objectifs par son action diplomatique bilatérale et multilatérale, notamment au sein des instances de la francophonie. C'est ainsi qu'à la suite des décisions prises au Sommet d'Hanoï et à l'initiative du Président de la République, un plan d'urgence pour la relance du français dans les organisations internationales doté de 15 MF par an a été lancé. L'Agence de la francophonie est chargée de sa mise en uvre. De plus, un plan d'action de 40 MF par an a été mis en place qui vise à accroître la présence de contenus en français sur les réseaux des nouvelles technologies et leur appropriation par l'ensemble des pays francophones.

- page 366

Page mise à jour le