Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 29/10/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'interview accordée par le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie au Figaro Economie du 9 octobre 1998, dans laquelle M. le secrétaire général annonce qu'il a décidé que " TV5 Afrique ferait désormais l'objet d'une ligne budgétaire spécifique au sein du Fonds multilatéral unique, c'est-à-dire du budget qui finance, en grande partie, la coopération multilatérale francophone ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette décision et s'il estime comme monsieur le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie que " soutenir TV5 Afrique et susciter la création d'images par les Africains, c'est aussi le moyen de donner une autre perception de l'Afrique, d'en finir avec un certain nombre de clichés ".

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 03/12/1998

Réponse. - Le lancement de TV 5 Afrique, en 1992, a été décidé par le sommet de Chaillot (IVe sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, novembre 1991). Son financement est assuré par les bailleurs de fonds habituels de TV 5 selon la clef de répartition suivante : 9/18e pour la France et 2/18e respectivement pour la communauté française de Belgique, la Suisse et le Canada (gouvernement fédéral et Québec). Les 3/18e restants, théoriquement à la charge des pays africains, sont en fait depuis le début versés par l'Agence de la francophonie (ACCT). Comme l'a annoncé le secrétaire général de la francophonie, cette contribution sera dorénavant versée par le Fond multilatéral unique des instances de la francophonie, sur lequel une ligne budgétaire spécifique sera ouverte à cette fin. Il s'agit là de la mise en uvre d'une recommandation émise par la réunion de juillet 1997 du Conseil permanent de la francophonie (CPF) et qui répond à l'attente de l'Agence et de TV 5 Afrique. La partie française, qui avait exprimé son accord à cette décision, espère, comme le secrétaire général, que celle-ci contribuera à la stabilisation de TV 5 Afrique et l'aidera à remplir mieux encore les tâches qui lui ont été assignées lors de sa création, notamment celle de susciter la production d'image par les Africains eux-mêmes, d'ouvrir TV 5 aux images du Sud permettant ainsi des regards croisés. C'est effectivement là le meilleur moyen de lutter contre certains clichés sur l'Afrique. Le bilan de TV 5 Afrique est de ce point de vue déjà très encourageant puisqu'elle produit quinze émissions par mois, avec une enveloppe très serrée. En partenariat avec le CIRTEF (Conseil international des radios et télévisions d'expression française) et les télévisions africaines, elle a développé de nouveaux magazines, elle a invité des experts africains sur ses plateaux, elle a réalisé des décrochages en direct... Il est intéressant de signaler qu'elle a ainsi contribué à l'émergence d'un secteur privé audiovisuel sur le continent. Ainsi, le ministère des affaires étrangères partage pleinement l'avis du secrétaire général sur le rôle essentiel que joue TV 5 en général, et TV 5 Afrique en particulier, au sein des institutions de la francophonie et sur la nécessité qu'il y a à lui assurer un mode de fonctionnement et de financement le plus stable possible.

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