Question de M. FLANDRE Hilaire (Ardennes - RPR) publiée le 12/11/1998

M. Hilaire Flandre souhaite appeler l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur l'entretien des cimetières militaires. Le département des Ardennes, lieu de durs combats tant durant la Grande Guerre qu'en 1940, compte de nombreux cimetières militaires de toutes nationalités. Ils recevront encore plus de visites en cette année de commémoration du 80e anniversaire de la fin de la guerre 14-18. Or force est de constater que nos cimetières nationaux n'ont pas la même qualité d'entretien que les cimetières allemands, tchécoslovaques ou américains voisins. Il y a là un manquement grave au respect et à la reconnaissance que nous devons à ceux qui ont tout sacrifié pour la liberté de notre pays. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre pour mettre un terme à cette situation affligeante et il apparaît souhaitable, pour plus d'efficacité, de confier cette mission d'entretien à des responsables locaux.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 22/07/1999

Réponse. - Le constat dressé par l'honorable parlementaire n'est que très partiellement fondé. 850 000 soldats reposent dans des sépultures dont l'entretien incombe à l'Etat. Environ 90 % de ces combattants sont tombés entre 1914 et 1918. Les cimetières où ils ont été inhumés datent des années 1920. Ils ont été construits à une époque où la France se relevait à peine des ruines de la guerre. Aussi, les moyens consacrés à la construction des nécropoles militaires ont été nécessairement limités malgré la volonté de la nation d'honorer ses enfants morts au champ d'honneur. Si, au fil des ans, l'entretien courant a été mené à bien et quelquefois certains travaux importants assurés, ce n'est qu'à compter de l'année 1985 qu'un programme de rénovation et de réparation a été lancé afin de remédier aux ravages causés par le temps. Cependant, cette action volontariste a dû être interrompue entre 1988 et 1992 afin de mobiliser crédits et efforts du département ministériel vers la construction du mémorial de Fréjus où ont été regroupés les soldats tombés en Indochine. Toutefois, dès 1994, le lancement d'un programme de réfection d'envergure a marqué la volonté de l'Etat de poursuivre et amplifier l'effort engagé. En outre, une nouvelle organisation et de nouvelles méthodes de travail ont été introduites ces dernières années, ayant pour objectif d'optimiser l'utilisation des moyens humains et matériels, afin de permettre à l'Etat de remplir sa mission dans le contexte économique et financier difficile qui marque cette décennie. Le jugement porté par l'honorable parlementaire sur l'action menée par les services de l'Etat dans le domaine des cimetières militaires n'est ainsi pas partagé par le sénateur de Meurthe-et-Moselle, Jacques Baudot, rapporteur spécial du budget des anciens combattants qui, dans son rapport intitulé " Le défi de la mémoire " écrit : " la France peut être fière de ses nécropoles... ". Il souligne que la comparaison avec les cimetières allemands, américains ou du CommonWealth n'est guère possible dans la mesure où le fonctionnement des cimetières, les principes qui guident leur entretien et les sommes mises en jeu sont complètement différents. A l'occation du 80e anniversaire de l'Armistice de 1918, le Gouvernement a souhaité commémorer la dernière année de la Grande Guerre, sous le signe de l'histoire commune des nations combattantes. Il a confié cette mission au secrétariat d'Etat aux anciens combattants. Quatorze cérémonies bilatérales, quatre cérémonies d'hommage aux troupes de l'ancien empire colonial français, la remise de la légion d'honneur aux combattants survivants des armées françaises et alliées ont traduit la réalité de cette mémoire commune. Parallèlement à cet effort commémoratif, sur le plan des nécropoles les travaux suivants ont été réalisés dans le cours de l'année 1998, en liaison avec les commémorations de l'armistice du 11 novembre 1918 tant dans les cimetières militaires nationaux : Vic-sur-Aisne, Craonnelle (Aisne), Saint-Hilaire-le-Grand (Marne), Strasbourg-Cronenbourg (Bas-Rhin), que dans les carrés communaux : Nîmes (Gard), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Alençon (Orne), Saints (Seine-et-Marne), Ermenonville (Oise), Mèze, Sète (Hérault), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Vanves (Hauts-de-Seine), Villefranche-sur-Saône (Rhône), Avon-les-Roches (Indre-et-Loire). Cet effort se poursuit en 1999 dans la Marne avec la rénovation totale du cimetière national de Sillery pour un montant de plus de 1 million de francs et celui de Vitry-le-François à hauteur de 400 000 francs. De même, sont programmées dans le département des Ardennes d'importantes opérations se restauration pour le cimetière national de Chestres à Vouziers (changement d'environ 1 000 emblèmes et aménagement des espaces verts), pour un coût d'environ 450 000 francs.

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