Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/01/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur la proposition faite le matin du 4 janvier 1999 par le président de la Fédération internationale de football de réduire de quatre à deux ans la périodicité de la Coupe du monde de football. Il lui demande quelle a été sa réaction face à cette proposition faite sur les ondes d'une radio helvétique et repoussée dès l'après-midi du 4 janvier par le biais d'un communiqué, ainsi que le rapporte, page 23, le quotidien Le Monde du 6 janvier 1999. La ministre française des sports est-elle favorable à cette réduction envisagée de quatre à deux ans de la Coupe du monde de football, remportée par une équipe française l'été 1998 ?

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 08/04/1999

Réponse. - L'idée d'organiser une Coupe du monde de football dans les deux ans a été lancée par le président de la " Federation International Football Association " (FIFA) au début de l'année 1999. Plusieurs déclarations ont confirmé cette intention à l'horizon 2010, bien que les instances de la FIFA ne se soient pas prononcées. Ce projet a suscité, pour une large part, opposition, réserves et scepticisme. Mme la ministre de la jeunesse et des sports partage ces réactions pour plusieurs raisons. Une Coupe du monde tous les deux ans ne manquerait pas de se traduire par un alourdissement du calendrier des compétitions internationales de football, déjà très chargé. Une telle conséquence irait à l'encontre d'une politique de la santé des sportifs et de lutte contre le dopage. On sait, en effet, que la multiplication des compétitions et les surcharges d'entraînement que cela occasionne sont l'une des causes essentielles du développement du dopage, qui touche le football comme de nombreux sports. Une Coupe du monde de football tous les deux ans supposerait également de multiplier le nombre de pays candidats à l'organisation d'un tel événement, avec ce que cela implique d'investissements en terme d'infrastructures sportives, de transports et de dessertes routières. Dans ces conditions, soit la Coupe du monde se disputerait dans un nombre limité de pays, soit son organisation serait de plus en plus privatisée, ce qui accentuerait la pression financière sur le sport le plus populaire et le plus médiatisé. De l'avis de nombreux spécialistes, une Coupe du monde de football tous les deux ans pourrait conduire à une banalisation de l'événement sportif et à un affaiblissement de sa capacité d'attraction et de son universalité. Pour toutes ces raisons, Mme la ministre de la jeunesse et des sports partage le souhait exprimé par le président de la Fédération française de football de maintenir un rythme d'organisation tous les quatre ans qui a largement fait la preuve de son efficacité.

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